Quiconque s’est déplacé de nuit en forêt guyanaise, a pu remarquer des nombreux yeux scintillants à la lumière de sa lampe frontale. Ces yeux appartiennent en fait à des araignées de la famille des Ctenidae ou cténides. Ce sont des araignées qui chassent de nuit au sol ou dans la végétation basse, et qui ne tissent pas de toile. Elles sont extrêmement bien représentées dans toutes les régions tropicales du globe et en particulier en Guyane. Elles ont été tout d’abord étudiées en Afrique où il a été démontré le lien direct entre leur diversité, leur comportement, leur taille et leur densité avec leur habitat et la qualité de celui-ci. Ainsi, l’observation des araignées présentes est riche d’informations concernant le type d’habitat, sa richesse ou son éventuelle dégradation. La connaissance de la diversité des araignées pourrait permettre d’identifier et de protéger le patrimoine naturel de la Guyane. Cette famille est en fait “l’arbre qui cache la forêt”.

Malgré la fascination (et souvent la peur irraisonnée) qu’elles suscitent, les araignées sont complètement méconnues. Ce sont des arachnides qui se différencient des insectes du fait que leur corps est divisé seulement en deux parties (cephalothorax et abdomen) au lieu de trois et possèdent, en outre, six paires d’appendices : une paire de chélicères servant à la nutrition (crochets venimeux), une paire de pédipalpes servant à “ saisir ” une proie ou d’organes sexuels chez les mâles et quatre paires de pattes ambulatoires (seulement six chez les insectes). En revanche, elles ne possèdent ni ailes ni antennes. Elles se distinguent des autres arachnides (scorpions, faucheux acariens, etc…) par la présence de crochets venimeux près de la bouche et de glandes à soie dans la partie postérieure de leur abdomen.
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