La Guyane est un eldorado pour les amoureux de papillons. Des passionnés viennent du monde entier pour se noyer dans l’extraordinaire diversité et la densité de l’entomofaune de la forêt amazonienne. La démarche oscille entre loisir et recherche scientifique. Une saison en Guyane a passé une soirée en forêt avec un de ces amateurs qui font avancer la science.

La route est sinueuse, étroite. La visibilité ne dépasse pas vingt mètres. Les nuages, charriés par les alizés, s’amoncellent sur les flancs des premiers reliefs du littoral, les montagnes de Kaw. La voiture roule vite. Fred emprunte cette route assez souvent pour savoir qu’on n’y croise jamais personne une fois la nuit tombée. Elle ne mène nulle part. Il faut avoir une bonne raison pour s’y engager. Et, justement, la chasse aux insectes en est une.

Une bonne soirée en perspective. Le piège lumineux est déjà installé depuis quelques heures. En échange, Frédéric Bénéluz, alias Fred, ramène de quoi dîner. Colombo de porc, un beau service en dur et une bouteille de petit rouge pour arroser le tout. Et quelques heures à collecter toutes sortes de papillons, pour étayer ses recherches en cours ou alimenter sa banque d’espèces.

Fred serait bien resté la nuit entière, mais, demain, il y a école. Frédéric Bénéluz est instituteur dans le civil. Marié, trois enfants, dont une fille à la maison, deux chiots, un chat. Le reste du temps, il s’adonne autant qu’il le peut à sa passion pour les papillons de nuit.
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