明珠

Il y a des siècles et des siècles, dans la grotte sur la rive est du fleuve céleste habitait un dragon de jade blanc comme la neige ; et dans la forêt de la rive opposée habitait un phénix multicolore.
Dragon et phénix étaient voisins. Le matin, l’un sortait de la grotte et l’autre s’envolait de la forêt en se saluant, puis ils se séparaient pour aller à leurs occupations. Un jour, ils s’amusèrent ensemble : l’un nageait dans le fleuve céleste, l’autre s’envolait dans le ciel. Tout en nageant et volant, ils arrivèrent sans s’en apercevoir à l’île féérique ; là, ils aperçurent une pierre étincelante. Phénix, très content, dit à Dragon :
— Dragon, Dragon, tu vois cette belle pierre !
Dragon, plein de joie lui aussi, dit à Phénix :
— Phénix, Phénix, nous allons la tailler et la polir en une perle, d’accord ?
Phénix fit un signe d’assentiment et ils se mirent immédiatement au travail. Dragon ameublissait la pierre avec ses pattes et Phénix la picotait avec son bec ; des jours s’écoulèrent, des années passèrent ; finalement, il faut dire qu’ils avaient réussi à façonner une perle ronde. Phénix s’envolait dans la Montagne féerique, il recueillait dans son bec de la rosée pour la verser goutte à goutte sur la perle ; Dragon nageait dans le Fleuve céleste, il y aspirait de l’eau pure qu’il pulvérisait sur la perle ; sous les gouttes et la pulvérisation incessantes, la perle petit à petit commença à émettre des rayons.

Dès lors, Dragon se prit d’affection pour Phénix et celui-ci adorait Dragon ; leur perle faisait leur bonheur. Dragon ne voulait plus rentrer dans sa grotte, ni Phénix revenir dans sa forêt ; ils vivaient donc ensemble dans l’île féérique située au milieu du Fleuve céleste pour veiller jour et nuit sur la perle.
C’était vraiment une perle sans prix. Là où parvenaient ses rayons, s’élevaient des bois verdoyants, s’épanouissaient des myriades de fleurs de toute beauté ; on voyait des pays aux montagnes ensoleillées et aux eaux limpides qui se couvraient de riches récoltes.
Un jour, la Reine Mère de l’Ouest sortit du Palais céleste, et aperçut tout à coup la perle dardant ses rayons ; aussitôt, son cœur avide brûla du désir de la posséder. À minuit, elle envoya un soldat céleste pour la voler alors que Dragon et Phénix s’étaient endormis. Elle était si contente de sa prise qu’elle ne voulut pas que d’autres puissent y jeter un coup d’œil. Elle se hâta de rentrer dans son Palais et fit verrouiller neuf portes derrière elle.
Dès qu’ils se réveillèrent, Dragon et Phénix s’aperçurent que leur perle avait disparu. Fous d’inquiétude, ils la cherchaient partout. Dragon fouilla toutes les grottes du lit du fleuve céleste, il ne trouva rien ; Phénix explora chaque coin de l’île Féérique sans plus de résultat. Très tristes, ils continuèrent quand même leurs recherches jour et nuit. Ils n’avaient qu’un espoir ; retrouver cette perle à laquelle ils s’étaient tant attachés.
À l’occasion de l’anniversaire de la Reine Mère de l’Ouest, les Immortels s’empressèrent d’arriver de toutes parts au Palais impérial pour assister au banquet de pêches qui avaient lieu en l’honneur de la douairière. Celle-ci avait fait apporter des pêches en abondance pour les Immortels qui buvaient du bon vin et prenaient les fruits tout en adressant leurs souhaits d’anniversaire : « Vous le bonheur de la Mer de l’Est, la longévité de la Montagne du Sud ! » Très satisfaite de ces félicitations des assistants, la douairière se prit à dire :
Mes vénérables, je vais vous montrer une perle sans prix comme on n’en trouve ni au Ciel ni sur terre !
À ces mots, elle détacha de sa ceinture neuf clés qui ouvrirent neuf verrous, passa neuf portes, puis sortit sa perle qu’elle présenta dans une assiette d’or et plaça au milieu de la salle. Naturellement, les Immortels s’extasièrent sur la perle qui diffusait une brillante lumière.
À ce moment même, Dragon et Phénix continuaient partout leurs recherches. Phénix remarqua tout à coup le rayonnement de leur perle et dit aussitôt à Dragon :
Dragon, Dragon, dépêche-toi, dépêche-toi, vois, ce sont bien les rayons de notre perle !
Dragon sortit sa tête du Fleuve céleste, regarda un moment et dit :
Oui, c’est certainement notre perle, allons vite la reprendre !

Et Dragon et Phénix de s’élancer aussitôt, guidés par les rayons. Arrivés au Palais impérial, ils trouvèrent les Immortels tendant le cou vers la perle, en train de clamer leur enthousiasme. Dragon s’écria en approchant : Cette perle est à nous ! Phénix, à son tour, affirma : Oui, elle est à nous, cette perle !

La douairière fut très fâchée de leur intervention ; elle s’approcha d’eux en vociférant :
—Qu’osez-vous dire ? Moi, je suis la Reine Mère de l’Ouest, tous les trésors du Ciel m’appartiennent !
En entendant ces paroles, Dragon et Phénix, très fâchés eux aussi, dirent d’une même voix :
— Cette perle n’est née ni du Ciel ni de la Terre, mais c’est bien nous qui l’avons taillée et polie jour après jour, d’année en année, au prix d’un dur travail.
À ces paroles, la douairière se sentit envahie à la fois par la haine et la honte ; elle prit l’assiette d’or et ordonna à ses soldats et généraux célestes de chasser tout de suite les intrus. Phénix, voyant que la Reine Mère n’entendait pas raison, s’élança pour se saisir de la perle ; Dragon en fit autant. Trois paires de mains s’agrippaient à l’assiette, personne ne voulant lâcher. Secouée par ces trois forces, l’assiette oscilla et la perle roula en bas des marches, vers la terre.
Dragon et Phénix, voyant que la perle risquait de s’écraser sur le sol, la suivaient en descendant, se précipitant d’avant en arrière, de gauche à droite, pour la protéger alors qu’elle tombait lentement. Quand elle toucha le sol, la perle se métamorphosa soudain en lac, le lac de l’Ouest. Comme Dragon ne voulait pas la quitter, il devint la magnifique colline du Dragon qui monte la garde sur ses rives. Phénix ne voulait pas quitter non plus sa perle, il devint la Colline du Phénix qui la garde, elle aussi.
Dorénavant, la Colline du Phénix et celle du Dragon sont couchées silencieusement aux côtés du Lac de l’Ouest. Aujourd’hui, on chante à Hangzhou deux anciennes chansons populaires qui évoquent cette légende :
Lac de l’Ouest issu de la perle descendant du Ciel et Le dragon et le phénix arrivent au bord du fleuve Qiantang
Un proverbe chinois dit ceci :

‘上有天堂下有苏杭’
« Au ciel, il y a le paradis, et sur Terre, il y a Suzhou et Hangzhou ».

 

传说古时候,在天河东边的石窟里,住着一条雪白的玉龙,在天河西边的大树林里,住着一只彩色的金凤。
玉龙和金凤是邻居,每天早晨他们一个钻出石窟,一个飞出树林,打个照面就忙着各做各的事了. 有一天,他俩一个在天空飞,一个在天河游,飞呀,游呀,不知不觉就来到一个仙岛上,在岛上他们发现了一块亮闪闪的石头。金凤很喜欢,就对玉龙说:
“玉龙玉龙,你看这块石头多好看呀!”
玉龙也很喜欢 ,就对金凤说:
“金凤金凤,我们把它琢磨成一颗珠子吧?”
金凤点头答应,他俩就动工了。玉龙用爪子抓,金凤用嘴啄 . 一天一天,一年一年过去了,他俩真的把石头琢成了一颗滚圆 滚圆的珠子。金凤高兴地飞到仙山上衔来许多露珠,滴到珠子上;玉龙快活地游到天河里吸来许多清水,喷到珠子上。滴呀,滴呀,喷呀,喷呀,慢慢地这颗珠子就 变得明光闪亮了。
从此以后,玉龙喜欢金凤,金凤也喜欢玉龙, 玉龙和金凤都喜欢他们的明珠,玉龙不愿回天河东边的石窟去了,金凤也不愿再回到天河西边的那个树林,他俩就一在天河中的仙岛上,日夜守着自己的明珠。
这颗明珠真是一颗宝珠,珠光照到哪里,那里的树木常青,百花齐放,山明水秀,五谷丰收。
王母娘娘走出宫门,一下就看见这颗明珠的宝光,心里非常羡慕. 到半夜辰光,她就派一个亲信的天兵,乘玉龙和金凤睡熟的时候,悄悄地把这颗明珠拿走了。王母娘娘得到明珠,喜欢的不得了,连看也不舍得给人看一看,就藏到仙宫里头,外面关起九重门,锁上九道锁。
玉龙和金凤,一觉醒来,发现明珠不见了,他俩真着急呀!东寻寻,西寻寻,玉龙找遍了天河底下的每一个石窟,没有找到;金凤寻遍了仙山上的每一个角落,也没有寻着,他俩伤心极了,可还是日日夜夜地到处寻找,一心想把心爱的明珠找回来。
王母娘娘生日的那一天,四面八方的神仙都赶到仙宫来祝寿。王母娘娘摆下盛大的蟠桃会请众神仙。神仙们喝着美酒,吃着蟠桃,祝贺王母娘娘;福如东海,寿比南山。王母娘娘一时高兴,就对众神仙说:
“各位仙长,我请你们看一颗珍贵的明珠,这是天上难找,地下难寻的宝珠啊!”
说着,就从衣带上解下九把钥匙,打开九道锁,走进九重门,从里面取出那颗明珠,用金盘端着放在厅堂中间,明珠亮晶晶,光闪闪,神仙们看了都叫好。
这时,玉龙和金凤正到处寻找他们的明珠,金凤发现了明珠放出的亮光,就忙叫玉龙:
“玉龙玉龙,快来看那不是我们明珠放出来的亮光吗?”
玉龙从天河里钻出头来,一看:
“是呀,一定是我们的那颗明珠,快把它找回来!”
玉龙和金凤立刻朝着明珠的亮光长去,一直找到王母娘娘的仙宫里,那些神仙们正在伸头探脑围着明珠叫好,玉龙上前说:“这颗明珠是我们的!”金凤也说:“这颗明珠是我们的!”
王母娘娘一听火了,冲着玉龙,金凤张口就骂:
“胡说!我是玉皇大帝的亲娘,天上的宝物都有是我的。”
玉龙和金凤一听也来了气,一同向王母娘娘说:
“这颗明珠不是天上生的,也不是地下长的,是我俩辛辛苦苦,一天一天,一年一年琢磨出来的!”
王母娘娘一听,又羞又急,伸手护住放着明珠的金盘, 喝叫天兵天将,把玉龙和金凤赶出去。金凤见王母娘娘不讲理,扑过去就抢明珠;玉龙见王母娘娘不讲理,也冲过去抢明珠。三双手都抓住金盘,谁也不肯放松。你 拉我扯,金盘一摇晃,明珠就滚下来,滚到阶沿边,从天上掉到地下去了。
玉龙和金凤见明珠往下掉,急忙翻身跟下来保护。玉龙游着,金凤飞着,他俩一会儿在前,一会儿在后,一会儿在左,一会 儿在右,保护着这颗明珠,慢慢地慢慢地从天空降落到地面上。这颗明珠一到地上,立刻变成了清清的西湖,玉龙舍不得离开自己的明珠,就变成一座雄伟的玉龙山 守护它;金凤也舍不得自己的明珠,就变成一座青翠的凤凰山来守护它。
从此凤凰山和玉龙山就静静地站在西湖的旁边。直到现在,杭州还流传着两句古老的歌谣:
西湖明珠从天降,
龙飞凤舞到钱塘