Le peintre kali’na, né à Bigiston, magnifia la culture améridienne en développant une démarche artistique singulière.

Fritz Stjura est né dans le village que les Kali’na appellent Timelen, connu sous le nom de Bigiston, sur la rive surinamienne du Maroni, un peu en amont d’Albina. Sa famille s’est installée du côté français, au village de Terre-Rouge (Saint-Laurent-du-Maroni) en 1974, peu avant l’indépendance du Suriname. Après quelques années, à la suite de désaccords au sein du village, la famille se rend vers Yanu (Bellevue) à Iracoubo. Fritz reste ensuite quelque temps à Cayenne, mais revient vers 1995 à Yanu, dans un carbet situé un peu à l’écart de la maison familiale, dans la partie du village rassemblant les familles originaires du Suriname. Sa disparition brutale en mai 1995, à 38 ans, a consterné tous ceux qui appréciaient, au-delà de l’artiste, l’humanisme et la grande gentillesse de l’homme. Nous avions souvent échangé, occasion de plusieurs entretiens dont je tire ces quelques lignes en espérant qu’elles portent témoignage.
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