L’ethnobotanique étudie  les usages pratiques et représentations des végétaux dans les différentes cultures. Ses recherches portent sur les
classifications, la signification culturelle, l’origine, les usages, et la valeur économique des plantes. Nous allons aborder dans cet article, un domaine particulier de l’ethnobotanique : l’étude des plantes médicinales. Cette démarche peut être associée à l’ethnopharmacologie qui traite plus spécifiquement des remèdes qu’ils soient végétaux ou non, dans une approche pluridisciplinaire.

La Guyane est riche de 5 500 espèces de plantes supérieures, dont plus de 700 ont des usages médicinaux (Moretti et al., 2006). S’il n’est pas possible en quelques lignes de décliner toutes les potentialités du territoire guyanais, nous pouvons à travers quelques exemples illustrer la richesse de la biodiversité la plus proche de nous : celle de nos jardins.
En effet, parmi les plantes cultivées autour de nos “Kaz”, grand nombre ont des vertus médicinales. Certaines sont connues de l’ensemble des communautés de Guyane, comme le vénéré, le corossol et le coton. D’autres sont limitées au littoral, comme le quassi par exemple. Dans l’ensemble il faut souligner la diversité des usages des plantes en Guyane : les nombreuses communautés amérindiennes, businenge, créoles, hmong, etc., ont toutes développé des savoirs et des pratiques différentes à partir de leur bagage culturel. Certaines communautés continuent à importer des plantes originaires de leurs pays pour se soigner au quotidien. Le jardin devient dans ce cas un conservatoire d’espèces rares, parfois inconnues des botanistes, car absentes de la flore locale ou de l’herbier de Guyane.
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