Dans de nombreux océans, la diminution des ressources marines liée à la pêche industrielle prive les prédateurs de leurs proies. Dans ce contexte, le fort développement de la pêche à la palangre favorise les comportements de déprédation des requins, des oiseaux et des cétacés. Les Terres australes et antarctiques françaises n’y échappent pas. Une grande partie des populations de cachalots et d’orques de Kerguelen et de Crozet se nourrissent de plus en plus des poissons pris directement sur les lignes des pêcheurs. À Crozet, les études menées de longue date sur les orques et le travail conjoint des pêcheurs, chercheurs et conservateurs permettent d’envisager des solutions à ce problème.

Observation

le 2 décembre 2017, sur l’île de la Possession : partis depuis deux heures de la base, nous descendons la pente caillouteuse qui mène à la Petite Manchotière. La colonie qui occupe toute la baie s’étend à nos pieds. Plusieurs dizaines de milliers de manchots royaux sont là. Ils paradent, couvent, nourrissent leur poussin ou muent. Une rivière coupe la baie en diagonale et entraîne les plumes tombées en un flux continu. En arrivant plus bas, nous croisons les premiers éléphants de mer. Ils sont étendus dans l’herbe et dans des souilles boueuses, seuls ou en petits groupes. Eux aussi muent. La vieille peau s’enlève par plaques ocre et laisse la peau neuve et grise apparaitre.
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