Les impacts environnementaux liés à l’exploitation aurifère ont été multipliés par trois en sept ans, dans la région des Guyanes.

A la faveur de différents facteurs (hausse des cours de l’or, popularisation de techniques d’exploitation artisanales)  le plateau des Guyanes connaît un regain de pression sur ses ressources aurifères depuis le début des années 2000. Cette exploitation aurifère s’accompagne toujours de forts impacts environnementaux (mobilisation de mercure, déforestation, perturbation de cours d’eau), mal appréhendés à l’échelle transfrontalière.

Le WWF vient de créer et de mettre à disposition des données inédites d’identification de l’emprise de l’exploitation aurifère sur l’ensemble des trois Guyanes, et une partie du territoire de l’Amapá – soit une étendue de 525 404 km² en tout.
Pour réaliser cette étude, le WWF s’est appuyé sur des expertises développées en Guyane (plateforme SEAS, expertise Office National des Forêt), avec l’appui du CIRAD, pour aboutir à un algorithme détectant par satellite la déforestation liée à l’exploitation aurifère. Deux années de référence ont aussi été examinées : 2000 et 2008, afin de mesurer l’évolution des indicateurs (déforestation, cours d’eau potentiellement impactés) dans le temps. A cette échelle, aucune différenciation n’est faite concernant l’exploitation aurifère considérée, légale/illégale, alluvionnaire/primaire.

Les résultats traduisent une mesure globale de la dynamique de l’exploitation aurifère dans les Guyanes, de 2000 à 2008 :
- La déforestation liée à l’exploitation aurifère a été multipliée par trois : de 22 316 à 65 464 ha ;
- Le linéaire de cours d’eau potentiellement impacté a été multiplié par 1,6 : de 11 784 à 26 169 km.

Sur l’échelle de temps considérée, le bassin du Maroni semble avoir connu la plus forte augmentation d’activité, sur sa rive Surinamaise notamment.

Pour le WWF, la publication de ces éléments permet une nouvelle prise de conscience des nombreux enjeux relatifs à l’exploitation aurifère dans les Guyanes. Elle montre le besoin toujours plus évident de coopération transfrontalière quant à la gestion des conséquences relatives à l’exploitation de l’or dans les Guyanes.

Le site de la campagne WWF : www.nonalorillegal.fr