De virages en colline, de vallon en couloir écologique, la route de l’Est déroule ses paysages boisés. Par moment, à la faveur du relief, la canopée et son moutonnement de verts se révèlent à nous. C’est justement là, parmi les branches dégarnies d’un grand fromager dominant les autres arbres, qu’une forme dressée attire notre regard. Massive, imposante, la harpie surveille son territoire. Elle semble inactive, mais derrière son apparente passivité se cache toute l’attention du chasseur. Ses mouvements de tête et sa huppe à moitié érigée trahissent sa tension et sa nervosité. Elle guette autour d’elle les cris d’une troupe de capucins, les mouvements de feuillages ou l’imperceptible changement de position d’un paresseux, autant de promesses de repas.
Du haut de son mètre de longueur et de ses 4 à 9 kg pour une envergure de 2 m (la femelle est beaucoup plus grosse que le mâle) avec son regard fier et la tête ornée de longues plumes souvent dressées comme une coiffe d’indien, la harpie a de quoi marquer les esprits. Incontestablement, elle est l’un des symboles forts de la forêt amazonienne, au même titre que le jaguar et l’anaconda.
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