Plus connus pour peupler les forêts tempérées, les écureuils vivent aussi sous l’équateur.  Rencontre avec les deux espèces qui vivent discrètement sur le territoire guyanais.

La phylogénie, science étudiant l’apparition et l’évolution des espèces vivantes à l’aide de leurs relations de parenté, permet d’appréhender l’épaisseur du monde vivant. La description des espèces peut ressembler à une photographie à laquelle il manque une dimension. Le relief des espèces est la dimension temporelle. Bien que très rarement perceptible à l’échelle d’une vie humaine, les espèces vivantes sont prises dans un courant d’évolution. Elles apparaissent, changent, disparaissent. Soumises aux pressions de leur environnement et de leur mode de vie, elles s’y adaptent au fur et à mesure. La vie arboricole en est un bon exemple.  Pour tous les animaux qui la choisissent, elle présente des contraintes fortes : la gravité qui tend à précipiter l’animal au sol, la solidité des branches, l’équilibre à conserver. Face à ces contraintes semblables pour tous, les animaux ont développé des stratégies adaptatives variées, morphologiques, physiologiques ou biologiques.
Les Sciuridés sont une vaste famille de l’ordre des rongeurs, qui possède une grande diversité d’espèces, des marmottes terrestres et montagnardes de plusieurs kilos aux écureuils forestiers nains de 10 grammes. Deux espèces de cette famille habitent la Guyane : l’écureuil nain (Sciurillus pusillus) et l’écureuil des Guyanes (Sciurus aestuans). Tous deux ressemblent à l’idée qu’on se fait des écureuils : élancés, le museau court, les oreilles rondes, une longue queue en panache. Ils ont une morphologie de grimpeur d’arbre : les articulations des poignets et chevilles, notamment, sont très flexibles et mobiles. Le pied postérieur est ainsi bien plaqué contre le tronc lors des descentes d’arbres la tête en avant. Néanmoins, ils présentent de grandes différences qui illustrent bien deux types de stratégies choisies pour la vie arboricole.
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