L’acoupa est le poisson le plus pêché en Guyane. Depuis une quinzaine d’années un de ses organes, jusqu’alors rejeté en mer, a pris une incroyable valeur commerciale. Si cette évolution suscite des inquiétudes, elle offre aussi une opportunité exceptionnelle pour la pêche côtière guyanaise.

La vessie natatoire est un organe interne des poissons dits osseux, qui leur permet de contrôler leur flottabilité dans l’eau. Il peut aussi servir à communiquer, voire même à se protéger des prédateurs par l’émission de sons “ sourds” à répétition. Ces vessies peuvent être très développées chez certains poissons, notamment chez l’acoupa rouge. Les vessies natatoires des grands acoupas du monde entier sont prisées sur le marché chinois, à la fois comme met culinaire de luxe servi principalement en soupe, mais également dans la médecine traditionnelle pour régler des problèmes de peau et de fertilité. Face à la demande croissante de ce marché, la pression sur les grands acoupas s’est accrue depuis une vingtaine d’années. Les prix se sont envolés à tel point que les vessies natatoires sont aujourd’hui surnommées « la cocaïne aquatique ». Une saisie de décembre 2018 par les douaniers chinois de 444 kg de vessies de totoaba, la version mexicaine de l’acoupa rouge, importées illégalement, a ainsi été estimée dans certains journaux à une valeur de revente de 26 millions de dollars, soit 58 500 dollars le kilo !
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