Au début du XIXe siècle, la France décidait d’implanter deux-cents Chinois dans les marais de Kaw, pour faire de la Guyane une colonie à thé .

Du thé comme… à Rio

En novembre 1817, la Guyane redevient une colonie française, après neuf ans sous le drapeau portugais. Pour la prospérité de la France, les administrateurs Carra St-Cyr et Benoist Cavay proposent au ministère des colonies d’introduire en Guyane un grand nombre de végétaux d’Asie, parmi lesquels le thé alors produit « avec succès au Brésil ».

Depuis 1812, quelques centaines de paysans chinois, originaires de la province de Hubei, cultivent en effet cette plante à Rio de Janeiro. Pour les deux fonctionnaires, l’intérêt est double : « la consommation des feuilles de cet arbuste est si générale en Europe, écrivent-ils, que l’espèce la plus commune et la plus inférieure obtient toujours un débit assuré ». Il s’agit également de peupler la Guyane, en faisant venir, sur le modèle brésilien, des Chinois. Ces derniers, assurent-ils, ont « une propension naturelle à s’éloigner de leur patrie pour aller chercher des terres où ils puissent, sous un gouvernement plus doux et plus libre que le leur, exercer leur active industrie. »

Le Conseil des ministres donne son assentiment en mai 1818, à une expédition dans les mers d’Asie, pour recruter 200 Chinois de tout âge et tout sexe, et de préférence en famille, afin de les transporter et les établir en Guyane.
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