Terra nullius

Conquistadors et autres explorateurs européens, venus chercher aux Amériques gloire et fortune, n’hésitaient pas à user de violence envers les populations rencontrées. Les Indiens, décrits dans les premiers temps comme pacifiques, vont rapidement changer d’attitude suite aux pillages dont ils sont les victimes. Amerigo Vespucci, longeant les côtes de l’actuel Venezuela en 1499 vers l’Orénoque, écrivait : « Il nous arriva d’engager avec ces tribus de fréquents combats, car ils ne voulaient à aucun prix nous permettre de débarquer dans leur pays. » (Quatuor navigationes 1507)
Après les aventuriers, vinrent les marchands. Dès le milieu du XVIe siècle, des négociants normands commercent le long des côtes guyanaises. Ils échangent outils, couteaux, hameçons et verroteries contre bois précieux, peaux et hamacs avec des profits conséquents. Dans leur course aux gains, ils volent, tuent et enlèvent hommes et femmes pour les réduire en esclavage.
Si la rencontre entre l’Ancien et le Nouveau monde est marquée par la violence, celle-ci prend une nouvelle ampleur avec l’arrivée des premiers colons. A peine débarqué, le moindre condottière plante une grande croix, fait célébrer la sainte messe, crie vive le roi et se prétend dès lors seigneur et maître de contrées immenses. L’Amérique n’était pourtant pas Terra nullius, (terre n’appartenant à personne) et les Galibis de Guyane se chargeront de le rappeler aux envahisseurs. Quand débute cette histoire, les Indiens avaient déjà fait échouer au moins trois tentatives de colonisation Européenne de la Guyane.
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