Le centre d’interprétation archéologique de Guyane, qui intégrera le site des roches gravées de la Carapa, situé dans la zone industrielle de Pariacabo à Kourou, ouvre ses portes en septembre 2013. Il sera principalement consacré à l’art rupestre, mais embrassera aussi toute l’histoire millénaire des Amérindiens de Guyane.
C’est donc un pas important qui est franchi avec la création de cette structure professionnelle, uniquement dédiée à l’archéologie précolombienne. D’autres initiatives, comme celle de Yannick Le Roux sur le site de l’habitation jésuite de Loyola, ou de Yves Delecroix sur le site de l’habitation Artur, toutes deux avec l’appui du Conservatoire du littoral, offrent de manière régulière, mais non permanente, des visites de deux sites archéologiques coloniaux connus du public habitué des Journées du Patrimoine. A Kourou, il s’agit d’une équipe de quatre personnes qui va oeuvrer de manière permanente et pérenne à la diffusion et à la valorisation des civilisations amérindiennes anciennes et actuelles de Guyane sur le site de la Carapa, classé monument historique depuis 1993.

Chef-d’oeuvre en péril

Le site des roches gravées de la Carapa est déjà connu par les français au XVIIIe siècle : pour preuve, l’une des roches a été marqué autour de 1770, sûrement pour servir de borne d’arpentage. Il faut cependant attendre le XXe siècle pour qu’il sorte de l’oubli. Eugène Le Moult mentionne le site en 1955 dans “Mes chasses aux papillons”, un petit livre dans lequel il ajoute un croquis assez peu précis. En 1992, il est possible de parler d’une re-découverte, grâce à une équipe emmenée par Yves Dejean, alors directeur-adjoint du Centre spatial guyanais et amateur d’archéologie, qui avait retrouvé un plan cadastral de 1904 mentionnant les roches. Seule une partie des gravures était alors visible, sur cinq grosses roches cachées sous le couvert végétal.
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