Sarda Garriga est aussi célèbre à La Réunion, où il est souvent présenté comme le « libérateur » des esclaves, qu’il est inconnu en Guyane, où il accompagna pourtant les premiers pas du bagne.

Effervescence

Joseph Napoléon Sarda Garriga a seulement vingt ans quand il s’installe à Paris en 1828. La capitale est alors en pleine effervescence révolutionnaire et le jeune homme papillonne. Il fréquente les milieux républicains et bonapartistes, adhère à la franc-maçonnerie et à la Société des Droits de l’Homme – où il croise l’abolitionniste Victor Schœlcher – et est emprisonné quelque temps en 1833 suite à une manifestation. En 1841, il convole en justes noces avec la veuve d’un vicomte après avoir dilapidé son héritage.
En 1846, Sarda Garriga se rend dans les Pyrénées-Orientales, son département de naissance, afin de soutenir la campagne électorale de son ami député François Arago. Deux ans plus tard, la Révolution éclate à Paris : des barricades sont édifiées et Louis XVIII doit abdiquer. La République est proclamée le 25 février et l’esclavage aboli le 27 avril 1848. Devenus membres du gouvernement provisoire, François Arago et Victor Schœlcher – alors sous-secrétaire d’État à la Marine et aux Colonies – nomment Sarda Garriga Commissaire de la République (gouverneur) à l’île de La Réunion avec pour mission l’application du décret d’abolition de l’esclavage.


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