Les mobilités associées à l’exploitation aurifère.  Maripa-Soula comptait 5 545 habitants en 2007, et en abrite plus de 8 000 aujourd’hui, soit près de deux fois plus qu’en 1999. Si la population sur les sites d’orpaillage n’a pas été recensée, on peut néanmoins tenter de l’évaluer. En croisant plusieurs sources, on peut estimer la population résidant sur les sites d’orpaillage en forêt à 4 500 mineurs établis dans les criques de Petit-Inini, Grand-Inini, Eaux-Claires, Petit-Palafini, Ouaqui, Sapokaï, Sileini et Kwata. Par ailleurs, la question de l’orpaillage renvoie à celle du développement du bassin fluvial. A titre d’exemple, le bassin Maroni compte près de 100 000 personnes, dont 65 000 sur la rive française et 35 000 sur la rive surinamaise. Ici l’or génère une économie directe et indirecte considérable (transport d’hydrocarbures, échanges commerciaux) et permet à la population de vivre et de rester sur les rives plutôt que d’aller grossir les périphéries urbaines. Bien qu’en grande partie informelle, précipitant les mutations structurelles et socioculturelles, cette dynamique contribue à l’emploi dans un contexte économique où plus de 50 % de la population est au chômage. La situation est particulièrement complexe, mêlant des facteurs écologiques, sociaux, économiques et géopolitiques dans un contexte de forte dépendance. Toutefois, la lutte contre l’orpaillage illégal est présentée comme indissociable du contrôle de l’immigration (a fortiori brésilienne) dans un discours dual, où la préservation des biotopes amazoniens relève d’injonctions et d’actions apparaissant absolues et légitimes, en dehors de toutes autres considérations, notamment anthropiques.