«Sous la IVe République, les Hommes politiques qui parlent au nom des Antillais et des Guyanais veulent pousser la logique de l’assimilation jusqu’à gommer toute différence législative et économique entre la France et leur pays. Ils considèrent l’assimilation comme une marche vers le progrès » – Serge Mam Lam Fouck.

En 1946, deux ans après l’abolition du Code de l’indigénat et du travail forcé, alors que démarre la guerre d’Indochine (1946-1954), alors que les émeutes de Sétif (1945) ont ensanglanté l’Algérie, la question de l’intégration à la Nation française ne se pose pas aux Antilles et en Guyane. C’est la voie de la départementalisation qui est choisie pour les “ vieilles colonies ”. Ce choix politique va pourtant à l’encontre du mouvement d’émancipation des peuples colonisés soutenu par l’ONU et de la position des écrivains de la négritude, tels que Léon Gontran Damas ou Aimé Césaire qui, dans le premier numéro de L’étudiant Noir écrit dès 1935 : « Il est donc vrai que l’assimilation […] finit toujours dans le mépris et dans la haine et qu’elle porte en elle des germes de lutte du même contre le même. […] C’est pour cela que la jeunesse noire tourne le dos à la tribu des Vieux [qui] dit : “ assimilation ”, nous répondons : résurrection ! »
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