Alors que Space X impressionne avec ses fusées qui reviennent sur Terre à la verticale, l’Europe prépare, avec Ariane 6, une réponse modérée surtout basée sur la réduction de ses coûts de fabrication. Derrière le show, deux logiques industrielles s’affrontent à distance, de quoi stimuler les ingénieurs et les politiques.
En janvier 2006, un inconnu se lance à la manière d’un stand-up lors d’un congrès spatial international : « Je m’appelle Elon Musk. Je suis le fondateur de SpaceX et dans cinq ans vous êtes tous morts. » Douze ans après, on se rend compte de la présomption de l’américain. Mais sans avoir tué ses concurrents, il a bouleversé le secteur spatial longtemps sceptique sur ses chances de réussir.
Ce touche-à-tout de l’industrie a été jugé fou, puis trop sûr de lui. Désormais, il est respecté. Il tire une à deux fusées Falcon par mois sans échec majeur depuis 2 ans, tout en faisant réatterrir leur premier étage. La démonstration est imparable. Il trouve désormais des clients privés à embarquer. Les Européens, habitués à rayonner sans véritable concurrence sur le marché commercial du lancement de satellites, commencent à se raidir. L’éclat américain ne règle cependant pas d’un trait le futur. L’industrie se demande encore si l’option de la réutilisation des éléments de la fusée est la martingale. Mais, concurrence oblige, tout le monde l’envisage désormais avec un seul objectif : réduire les coûts d’accès à l’espace.
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