L’unique ligne de train en activité du plateau des Guyanes se situe au Brésil dans l’Amapa.

Pour comprendre un lieu, on prétend qu’il faut le visiter lorsque son climat est au plus extrême. L’origine de la phrase est attribuée à divers auteurs, qui vont de Stevenson à Jules Vernes. Une chose est sûre : quand on suit ce conseil, l’aventure est haute en émotions. C’est à cela que je pense tandis que nous prenons le taxi collectif pour aller de Cayenne à Saint-Georges sous une averse diluvienne. Nous partons à la découverte de l’unique train du plateau des Guyanes, en Amapa, un état brésilien niché à la frontière de la Guyane française et du Suriname. Il paraît qu’un tortillard* y transporte minerais et passagers sur 193 kilomètres. Il relierait le port de Santana à Serra do Navio, une petite ville dans la forêt… Le mois de mai n’est pas la meilleure époque pour s’y rendre car c’est la saison des pluies, mais Stevenson et Jules doivent bien se marrer, là-haut.
L’existence d’une telle machine en pleine Amazonie a de quoi faire rêver les amoureux du rail. En Amérique du Sud, le transport ferroviaire est rare. Plus encore dans cette zone à la nature impétueuse où l’entretien d’une ligne peut vite tourner au cauchemar. Pourtant, le train a ici des supporters de poids : les compagnies minières, qui l’utilisent pour charroyer* des extractions de plusieurs tonnes. Ce sont d’ailleurs elles qui ont construit les deux seules lignes d’une région dont la surface avoisine celle de six hexagones. Le transport de passagers, lui, a été développé en annexe, comme une faveur aux locaux.

Oiapoque – Macapa
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