Le village kali’na d’Ayawandé est situé sur la crique Malakamɨ, qui circule dans un écosystème singulier de marais et de mangrove. Ce territoire fut choisi il y a 120 ans par l’administration pénitentiaire, pour y implanter un bagne méconnu, dans l’idée d’exploiter commercialement la gomme de Balata.

Avant de se jeter à quelques encablures de l’embouchure du Maroni, la crique Coswine suit un parcours sinueux au cœur de marais et de mangroves sans âge. Si l’on s’aventure dans ses méandres, le lit de la crique s’élargit et la couleur de ses eaux évolue étrangement ; le cacao laiteux typique du Maroni, laisse place à un vert bleu aux reflets outremer. Les Amérindiens kali’na de Ayawandé, l’unique village sur les rives de la Coswine, ont baptisé cette portion de la crique, Palanapo (prononcer palanabo) : la “vieille mer”. Selon Frans Carlos Kajiralé, octogénaire encore vaillant du village, cette zone mystérieuse fut une malédiction et un tombeau pour les bagnards. à l’écoute des récits inquiétants du vieil homme, on devine que la région de MalakamƗ (le terme kali’na désignant Coswine) est un lieu chargé d’histoire, celle des amérindiens, celle du Bagne, et de celle de leur cohabitation.
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