En 2010, en Amazonie brésilienne, les entreprises et les particuliers ont subi en moyenne 50 coupures, contre 11 dans le reste du pays. Selon les informations de l’agence nationale d’électricité, la qualité  du service de distribution se détériore un peu plus chaque année sur ce territoire. En Amapá, le nouveau gouverneur Camilo aimerait faire de l’énergie un instrument de développement économique, mais la situation est bloquée : la dette colossale* de la compagnie d’énergie locale (CEA), contractée auprès de la société d’État chargée de la production, l’empêche de négocier tout nouveau contrat ou de capter par exemple les fonds fédéraux nécessaires pour connecter le réseau local au réseau national via le complexe hydroélectrique de Tucuruí. Pour sortir de l’impasse, en août dernier il a proposé  au ministère des Mines et de l’Énergie la fédéralisation de la CEA : en vertu du nouveau statut, 84,1% des parts de la société reviendraient à l’Union, 15,8% au gouvernement local et 0,1% aux municipalités. C’est la solution pour ne pas pénaliser davantage les citoyens déjà lourdement sanctionnés par la gestion calamiteuse de leurs anciens dirigeants qui avaient mis en place un système de fraude généralisée au sein de l’appareil d’État. Soucieux de voir le gouvernement brésilien prendre au plus vite le contrôle de la CEA et intrigué par le manque d’empressement de Brasília – au 10 novembre, le ministère n’avait toujours pas donné suite à la requête du gouverneur – le sénateur Randolfe a multiplié contacts et rencontres. Pour finalement découvrir que le dossier relève désormais de la compétence du ministère des Finances, la dette étant à la charge de l’Union… En Amapá, la production d’électricité est garantie par la centrale de Coaracy Nunes située sur le fleuve Araguari ; d’une puissance de 78MW, elle fournit 60% de l’électricité locale, le reste étant assuré par des centrales thermiques obsolètes.
*environ 650 millions d’euros
Photo P-O Jay