D’une capacité de 165 MW, la future centrale hydroélectrique sera érigée en pleine selve amazonienne, près des chutes d’Amaila, dans le centre-ouest du pays. D’un coût total actualisé de  US$ 840 millions, ce vaste projet comprend la construction de la centrale sur une zone à défricher de 27 km², l’installation d’une ligne de transmission de 278 km, la réalisation de la route d’accès de 85 km et la réfection de l’actuel tronçon de 110 km reliant Linden à Georgetown.
Annoncé en 2009 par l’ex-président Jagdeo dans le cadre de sa politique verte, c’est le plus gros projet d’infrastructures dans l’histoire du pays. Il réunit des partenaires “ prestigieux ” – les banques inter-américaine et chinoise de développement, le gouvernement norvégien, le maître d’œuvre China Railway First Group… – mais aussi d’autres moins fiables.
En mars 2010, la construction de la route d’accès au futur barrage est confiée de manière assez incompréhensible à la Motilall, société inexpérimentée. Début 2012, seulement ¼ du tronçon est réalisé ; le gouvernement doit se rendre à l’évidence : le chantier est un fiasco. Le contrat est résilié, le matériel saisi et la livraison de la route annoncée pour mi-2013…
Courant septembre 2012, au terme de nouvelles négociations avec le constructeur chinois, le gouvernement signe le contrat d’ingénierie, de fourniture d’équipements et de construction de la centrale et de la ligne de transmission pour US$ 506 millions. C’est près de 18% de plus qu’en 2009, conséquence du renchérissement du coût des matières premières, et surtout de l’appréciation du yuan.
Actuellement, l’économie du Guyana est totalement dépendante des combustibles fossiles importés. En 2017, si rien ne vient perturber la réalisation du projet, la centrale hydroélectrique d’Amaila renforcera son indépendance et permettra de passer à un modèle de développement basé sur une énergie « propre, fiable et abordable ».

Photo Atelier Aymara