Destiné à garantir la sécurité énergétique mais également à favoriser le développement économique et social des petits États du bassin caribéen, Petrocaribe est l’œuvre de feu Hugo Chávez. Créé en juin 2005, ce pacte de coopération prévoit la livraison de pétrole aux pays voisins à des conditions préférentielles. Actuellement, les bénéficiaires sont tenus de payer 60 % de leur facture dans un délai de 90 jours et le solde est étalé sur 25 ans à un taux d’intérêt annuel fixé à 1 %. En contre partie, ils s’engagent à abonder un fonds pour financer des projets structurants.
La République coopérative de Guyana, dont l’économie dépend entièrement de l’énergie fossile importée, fait partie des 18 pays adhérents à Petrocaribe. Sa facture annuelle de carburant s’élève à environ 600 millions de dollars américains. En 2010, sur proposition du président bolivarien la dotation guyanienne a doublé, passant de 5 000 à 10 000 barils par jour – pour une consommation journalière estimée à 12 000 barils. Selon le Premier ministre Samuel Hinds, le gouvernement a utilisé le fonds pour la construction de deux centrales électriques et un canal de drainage sur la côte est du Demerara.
Le Vénézuela offre la possibilité à ses partenaires de recourir au troc – riz, sucre ou encore banane ayant valeur de règlement. Ainsi en 2013, les riziculteurs guyaniens vont écouler 210 000 t. de riz sur le marché vénézuélien – soit environ la moitié de la production annuelle du pays – pour une valeur de 130 millions de dollars américains. C’est une des clés de la forte croissance du secteur rizicole guyanien. « Souvent, les initiatives mondiales et régionales n’ont pas un impact aussi direct sur la vie des gens », fait remarquer Ashni Singh, ministre des Finances.
En mai, lors du dernier sommet Petrocaribe à Caracas, le nouveau président vénézuélien Nicolas Maduro a proposé d’aller plus loin dans la coopération et l’intégration régionale avec la création d’une zone économique pétrocaribéenne. Les 18 pays adhérents ont adopté le principe à l’unanimité.