Ces dernières années, la consommation d’électricité en Amapá a fortement progressé, mettant à mal un réseau de distribution déjà fragilisé. Actuellement, la production d’énergie est assurée par le complexe thermique de Santana, des centrales au fioul dans les communes isolées et la centrale hydroélectrique de Coaracy Nunes, premier ouvrage du genre en Amazonie, inauguré en 1976 et d’une capacité de 78 MW.

Courant 2012, la Compagnie d’électricité locale (CEA) a modernisé et développé son parc thermique, avec notamment la mise en service de Santana 2 (47 MW), élevant le potentiel de production à près de 300 MW, toutes sources confondues. Un investissement indispensable tant la situation se dégradait auprès des particuliers et des entreprises qui redoutaient le spectre des coupures intempestives et du rationnement à chaque saison sèche. Pendant cette période, de septembre à décembre, la production hydraulique chute de plus de 50% en raison du faible débit du fleuve Araguari. L’Amapá devient alors encore plus dépendant de l’énergie fossile : l’usine de Santana 1 engloutit jusqu’à 1 million de litres de gazole par jour !

Néanmoins, d’ici 2016, la donne énergétique va radicalement changer : l’Amapá disposera alors de trois nouvelles centrales hydroélectriques dont deux au fil de l’eau – Ferreira Gomes (252MW), Cachoeira Caldeirão (219MW) et Santo Antônio (373 MW)1 – auxquelles viendra s’ajouter un an plus tard Coaracy Nunes 2 (220 MW). Ainsi doté d’une puissance de plus de 1000MW2, une fois raccordé au réseau national (en 2013) via la ligne à haute tension de Tucurui, ce petit État amazonien sera l’un des grands producteurs et fournisseurs d’énergie hydraulique du Brésil.

1 À l’exception de Santo Antônio (fleuve Jari), les autres centrales se situent sur l’Araguari.
2 La demande électrique locale sera alors de 314MW.
Photo : Barque de transport de bovins sur le fleuve Araguari