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La plus grande manifestation indigène au Brésil, pour la première fois réunie dans un mouvement unitaire, a lieu du 30/09 au 5/10 dans tout le pays, à Brasília, São Paulo, Belém et Rio Branco.

Convoquée par l’APIB (Association des peuples autochtones du Brésil), la mobilisation a pour but de défendre la Constitution Brésilienne, le droit des populations indigènes et des communautés traditionnelles et le futur de l’Amazonie. Le 5 Octobre, la Constitution Fédérale Brésilienne fête ses 25 ans. Cet évènement est une réponse aux attaques généralisées que subissent les peuples sur leurs droits territoriaux, articulées par le lobby des grandes entreprises et propriétaires terriens, la «bancada ruralista», au Congrès National et au gouvernement. Ce mouvement est soutenu par des organisations internationales des droits de l’homme et de protection de l’environnement et relayé à Paris par le chef indien Afukaka de la tribu Kuikiro.

Une centaine de projets de loi en discussion au Congrès National prétendent restreindre les droits garantis aux populations autochtones traditionnelles par la Constitution Fédérale de 1988, en particulier le droit à la terre et à l’utilisation exclusive de ses ressources naturelles. Parmi eux, les Propositions d’Amendement Constitutionnel pour modifier les processus de démarcation des territoires entrainant leur paralysie (PEC 215 et 38); le projet de loi complémentaire pour l’introduction d’entreprises en territoires indigènes reconnus (PLP 227), ou encore l’ordonnance du Procureur général qui restreint considérablement les droits des autochtones sur leur terres (Port303).

Si certaines de ces lois sont votées, on risque d’aggraver la situation d’insécurité et de provoquer l’explosion des conflits fonciers dans tout le Brésil. Par exemple la PEC 215 entraînerait une révision foncière de 13% du territoire brésilien, qui connait déjà de graves conflits: 563 indiens ont été tués ces 10 dernières années, dont 60 en 2012. La PLP227 rendrait juridiquement légales de nombreuses initiatives, telles que le barrage de Belo Monte et sa face cachée, l’exploitation minière de Belo Sun : toute action de la société civile s’avèrerait désormais vaine.

Le gouvernement de Dilma Rousseff a historiquement la plus mauvaise gestion des terres indigènes: il n’applique pas la consultation préalable, libre et éclairée des populations indigènes garantie par la Convention n°169 de l’Organisation Internationale du Travail, paralyse la démarcation des terres indigènes, enfreignant ainsi la Constitution et les traités internationaux. Parallèlement, il subventionne le modèle agricole des grands propriétaires terriens, qui concentre les terres et les revenus, utilise massivement la chimie agricole, expulse les travailleurs ruraux, les petits paysans et les populations autochtones traditionnelles, tout en ne créant que peu d’emplois.

Les organisations brésiliennes cherchent le soutien de la communauté internationale face au manque d’écoute du gouvernement brésilien et aux menaces qui pèsent sur les peuples indigènes et communautés autochtones traditionnelles.

Le mouvement est soutenu au Brésil par les organisations indigènes et indigénistes: ISA (Institut socio environnemental), CIMI (Conseil indigène missionnaire), CTI (Centre pour le travail indigène), Commission Pro indien… par des mouvements sociaux des communautés autochtones traditionnelles

(Quilombolas, paysans) et par des organisations de la société civile: Greenpeace Brésil… En France, de nombreuses organisations se sont réunies pour relayer le message, dont la Fondation Danièle Mitterrand – France Libertés, Planète Amazone, Amazon Watch, GITPA (Groupe International de Travail sur les Peuples Autochtones), ICRA International, NatureRights et autres… Le mouvement sera relayé à Londres et à Berlin par des manifestations devant l’ambassade du Brésil.

EXEMPLE DE CAS : BELO SUN, LA FACE CACHEE DE BELO MONTE

En parallèle des manifestations ayant lieu au Brésil, une campagne émergente et urgente est lancée sur BeloSun, le projet de construire la plus grande mine d’or sur les rives du fleuve Xingu, déjà très menacé par BeloMonte. La société minière canadienne BeloSun envisage d’installer le projet « Volta Grande » juste à côté du méga barrage BeloMonte, projet qui cause déjà de graves impacts sociaux et environnementaux. Prometteur d’une nouvelle série de destructions sur une région déjà très instable, ce mégaprojet minier présage un sinistre programme pour communautés autochtones et traditionnelles locales.

Pour arrêter le processus d’autorisations, une série d’organisations brésiliennes lancent la campagne « BeloSun No », relayée par l’Institut socio environnemental (ISA), Amazon Watch, et autres organisations internationales…. pour attirer l’attention sur le scandale sans précédent de BeloSun (certaines études démontrent que le Barrage de BeloMonte a été créé initialement en vue de fournir l’énergie au projet minier de BeloSun) et recueillir le soutien de la communauté internationale afin suspendre cette initiative dont les autorisations sont en cours d’étude (la demande de licence environnementale pour “Volta Grande” le méga projet minier de BeloSun a été dénoncée la semaine dernière par les procureurs fédéraux du Ministère Public Brésilien).

Contacts France

Samanta Novella - lanovella@gmail.com – 06 64 44 25 16

Matthieu Bonnet – info@planeteamazone.org – 06 88 32 97 81

Dossier et Annexes : https://www.dropbox.com/sh/9psnftol5bigiqh/90pT8MXgy6

Page FB de l’évènement au Brésil : https://www.facebook.com/events/420277334743043/?fref=ts