Dans la nuit du 28 au 29 mai dernier, les ouvriers brésiliens reliaient les deux portions du pont sur l’Oyapock et scellaient officiellement la poignée de main entre la France et le Brésil, la jonction entre Saint-Georges et Oiapoque. Les médias brésiliens nationaux et régionaux sont restés plutôt discrets face à cette actualité. Les coupures de presse sont rares à porter l’écho des travaux qui animent les bords de l’Oyapock. Le quotidien national Correo do Brasil évoque le pont à travers un discours rapporté d’un sénateur de l’Amapá, Geovani Borges, qui interpelait début juin le gouvernement sur l’importance d’investir pour le commerce et le tourisme de l’Amapá « à partir de l’inauguration du pont sur le fleuve Oyapock ». Borges plaidant que « c’est beaucoup moins cher pour un touriste européen de venir au Brésil par la Guyane ». Citant le parlementaire, le Correo do Brasil évoque le besoin impérieux « d’investir dans la BR 156, qui relie Oiapoque à la capitale [Macapá] ». Le quotidien national O dia évoque simplement la « révélation » du président Sarkozy de se « rendre au Brésil à la fin de l’année pour l’inauguration du pont ». Logiquement, la presse locale suit le sujet d’un peu plus près. En mai, le portail d’information fédéral, Amapá no congresso et le site guyano-brésilien Brasilyane, relataient la tenue d’une « audience publique » réunissant ministres et décideurs locaux à propos des « impacts économiques et sociaux de l’ouverture du pont (…) dans la perspective du développement et de l’intégration régionale ». Le journaliste du webzine de l’Amapá Corrêaneto a proposé un article sur l’avenir des 120 piroguiers brésiliens. Interviewés, ces derniers craignent « de se retrouver sans perspectives financières à l’ouverture de l’ouvrage ». Le média reprend le réquisitoire d’un sénateur local qui réclamait début mai que « soient apportées des garanties aux piroguiers qui souffriront de l’ouverture du pont binational ». Un autre article mentionne l’ouverture du pont concomitante à la mise en place du « plan national contre le crime aux frontières brésiliennes, spécialement à Oiapoque, où nous avons la situation la plus délicate [afin que] soit maintenue la relation d’amitié entre les populations de l’Amapá et de la Guyane. ».