L’orpaillage, élément clé de l’évolution du couvert forestier, est à la hausse sur le Plateau des Guyanes, région sud-américaine hébergeant une des plus vastes étendues de forêt pluviale encore préservées. Si le niveau de déforestation issue de cette activité reste globalement plus faible sur le Plateau des Guyanes qu’ailleurs en Amérique du Sud, ce territoire à la biodiversité unique mérite la plus grande attention.

Une cartographie innovante pour lutter contre la déforestation

Mongabay.com a interviewé Niels Wielaard, directeur exécutif de SarVision – entreprise issue de l’Université de Wageningen (Pays-Bas) spécialisée dans l’imagerie radar et satellite optique – sur les nouvelles techniques de surveillance et la situation de l’orpaillage sur le Plateau des Guyanes. Extraits
« Nous avons développé une base de données la plus complète à ce jour sur l’émiettement des terres forestières issu de l’exploitation minière, offrant une couverture géographique et temporelle inédite, déclare Wielaard. Nos résultats provisoires montrent que l’exploitation minière continue de progresser rapidement… »

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L’évolution du couvert forestier peut être suivi grâce à l’imagerie satellite. Toutefois, les satellites exigent une vue dégagée pour obtenir de bonnes photos. Par contre, le radar peut percer les nuages qui obscurcissent le sol et détecter les changements non perceptibles à l’œil nu. « Compte tenu de la couverture nuageuse persistante qui entrave la lecture des satellites couramment utilisés dans cette partie du monde, les capteurs radar peuvent être utiles pour une surveillance régulière et cohérente de l’évolution [de la déforestation], précise Wielaard. La sensibilité du radar à l’humidité du sol permet de mieux détecter l’activité minière à petite échelle. Nous avons constaté qu’avec des séries chronologiques optiques, nous devrions aussi être en mesure pour la première fois de suivre l’augmentation de la sédimentation des cours d’eau due à l’exploitation minière. Cela ouvre de nouvelles possibilités pour un suivi plus systématique de la qualité de l’eau. »

La hausse des cours entraîne le développement de l’activité

« Nous croyons que l’augmentation du cours de l’or suite à la crise financière internationale a conditionné en partie le développement de l’activité minière, poursuit Wielaard. Selon certains observateurs, la situation serait due au nombre croissant d’orpailleurs brésiliens qui, fuyant la pauvreté et l’application stricte de la loi contre l’orpaillage illégal dans d’autres régions du Brésil, sont recrutés par les Noirs Marrons du Suriname et de la Guyane française pour extraire l’or, avec en parallèle une large diffusion du mercure de contrebande. »

L’exploitation minière sur le Plateau des Guyanes est entre les mains de sociétés minières multinationales et de petits opérateurs locaux. Tracer l’origine de l’or dans la région est presque mission impossible. La célèbre société brésilienne Ourominas absorbe une grosse partie de l’or en Amérique du Sud, et le reste atterrit probablement dans le secteur de la bijouterie locale. Cette dernière décennie, le cours de l’or est monté en flèche, enregistrant une augmentation d’environ 500% de 2000 à 2011, pour atteindre plus de 1900 U$ l’once. Si la tendance semble se stabiliser, la filière a eu largement le temps d’en profiter.

Selon les données de Global Forest Watch, la forêt du Plateau des Guyanes a perdu environ deux millions d’hectares entre 2001 et 2012, soit environ 1% de sa superficie totale. Depuis plus de 20 ans, Sarvision travaille avec des ONG locales (www.guianashield.org) pour améliorer la surveillance globale de cette région.

Source : Mongabay.com – « Gold mining expanding rapidly along Guiana Shield, threatening forests, water, wildlife », 22/10/14
Photo : exploitation aurifère primaire dans le secteur de St-Elie – P-O Jay

http://news.mongabay.com/2014/1022-gfrn-kimbrough-gold-mining-expanding-in-guiana-shield.html#sthash.OZw9vuyk.dpbs

Selon l’Observatoire des multinationales (social, écologique, politique), Mongabay.com est un site d’information écologiste spécialisé dans les forêts tropicales et la biodiversité.

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La carte réalisée par l’Office national des forêt de Guyane, pour le WWF, publiée dans le n°7 de Une saison en Guyane est disponible ici :

http://www.une-saison-en-guyane.com/article/ecologie/les-impacts-environnementaux-lies-a-l%E2%80%99exploitation-aurifere-ont-ete-multiplies-par-trois-en-sept-ans-dans-la-region-des-guyanes/