Le Véhicule expérimental intermédiaire (IXV) de l’ESA est prêt à être lancé le 11 février prochain à 10h00 heure de Guyane en vue d’effectuer sa mission de rentrée. Il sera placé au sommet d’un lanceur Vega qui décollera du port spatial de l’Europe à Kourou . 

« Les préparations au lancement ont repris, » déclare Jose-Maria Gallego Sanz, responsable de la campagne de lancement de l’IXV pour l’ESA. « Les batteries qui avaient été retirées de l’IXV sont en train d’être sorties de chambre froide, chargées, réinstallées. Il n’y a besoin d’aucun test complémentaire ; l’IXV est prêt à voler. »

Cette mission IXV permettra de tester des technologies et des systèmes de pointe destinés à doter l’Europe d’une capacité de rentrée indépendante préfigurant des systèmes de transport spatial réutilisables. Elle devra valider des concepts de corps portants qui combinent la simplicité d’une capsule et les performances d’un véhicule à voilure présentant une contrôlabilité et une manoeuvrabilité excellentes pour assurer un atterrissage de précision.

L’ESA a développé des moyens qui lui permettent de placer des satellites en orbite, de réaliser un amarrage automatique avec des cibles coopératives ou non coopérative, et même d’effectuer un atterrissage sur des objets célestes qui se trouvent aux confins de notre système solaire. Avec la maîtrise des techniques de retour automatique depuis une orbite spatiale et d’atterrissage en douceur, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvrira pour l’ESA. En effet, ces techniques sont essentielles pour les étages de lanceur réutilisables, le retour d’échantillons d’autres planètes et le retour d’équipages depuis l’espace, ainsi que pour les futures missions d’observation de la Terre, de recherche en microgravité, de maintenance de satellites et pour les opérations de fin de vie des satellites.

Ces résultats viendront appuyer le Programme de démonstrateur orbital réutilisable européen (Pride) qui fait l’objet d’études grâce à un financement décidé lors des deux dernières Conférences ministérielles de l’ESA. C’est le lanceur léger Vega, développé par l’Europe, qui placera sur orbite l’avion spatial réutilisable Pride, lequel pourra réaliser un atterrissage automatique sur piste.

Lancement et rentrée

Une fois séparé de Vega à une altitude de 320 km au-dessus de la Terre, l’IXV, qui mesure 5 mètres de long pour un poids de 2 tonnes, rejoindra une altitude d’environ 450 km avant d’entamer sa rentrée. Les nombreux capteurs de tous types dont il sera muni enregistreront un volume de données considérable.

La mission durera 100 minutes du décollage à l’amerrissage. D’un poids de deux tonnes et de la taille d’une voiture, l’IXV tient tout juste sous la coiffe protectrice de Vega qui s’ouvrira en deux morceaux pour larguer l’avion spatial à une altitude de 320km. L’IXV va voler librement jusqu’à une altitude de 420km avant de commencer sa phase de rentrée. Il enregistrera une immense quantité de données provenant d’un grand nombre de capteurs conventionnels et avancés. La vitesse de rentrée de 7,5km/s à une altitude de 120km va recréer les conditions rencontrées par un véhicule qui rentre de l’orbite basse. L’IXV va planer à travers l’atmosphère à vitesse hypersonique pour tester les nouvelles technologies européennes de rentrée. Des parachutes seront ensuite déployés pour ralentir sa descente en vue d’un amerrissage en toute sécurité dans l’Océan Pacifique. Le navire de récupération Nos Aries est actuellement stationné à Flamenco Island au Panama. L’équipage a testé au cours du dernier mois l’équipement qui permet de hisser l’IXV hors de l’eau.

Une entreprise à l’échelle de l’Europe

Le maître d’oeuvre de l’IXV est Thales Alenia Space Italia, qui est assistée par une quarantaine d’autres entreprises européennes. Le contrôle de la mission sera assuré par ALTEC (Advanced Logistics Technology Engineering Centre) depuis Turin (Italie).

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Pour en apprendre davantage sur l’IXV, veuillez consulter la page suivante :

http://www.esa.int/Our_Activities/Launchers/IXV