Et si les sols fournissaient bientôt du courant ? Depuis les années 2000 et la découverte de la possibilité de transformer l’énergie chimique produite par les bactéries en énergie électrique, les scientifiques tentent de répondre à ce défi, notamment sous les climats tempérés. En Guyane, une thèse concluante vient d’être menée par le laboratoire Molécules et Matériaux en Milieu Amazonien de l’UMR Ecofog au pôle universitaire de Cayenne. La chercheuse Paule Salvin a pu obtenir une puissance de « 30 mW/m2 de surface d’anode pour une pile individuelle », lors d’une expérience menée dans la mangrove et ses sédiments. Le courant qui provient de l’énergie extraite par les bactéries lors de la dégradation de la matière organique a été capté grâce à une anode et une cathode plantées dans la terre. Une découverte prometteuse car la pile ainsi créée est « complètement autonome ». Elle pourrait être utile par exemple « pour alimenter des capteurs électroniques, utilisés notamment en océanographie ». à titre de comparaison, si les piles au lithium ont une puissance 1,5 à 3,7 volts (V), les piles de sédiments de 0,2 à 0,5 V.
Illustration Marc Delorme