Depuis de longs mois le sujet était en discussion sur le fleuve et dans l’intérieur du territoire, entre les chasseurs du littoral et dans les bureaux des services de l’état. Le 12 avril, l’ancien préfet de Guyane, Daniel Ferey, tranchait dans le vif du débat et signait un arrêté en faveur des quotas de chasse sur le territoire du Parc amazonien. Désormais il est toléré, par exemple, un hocco par chasseur et par sortie, un maïpouri, deux babounes ou un cariacou. Contrairement aux craintes de certains, dont la député Christiane Taubira, l’arrêté (entré en vigueur le 1er juillet) ne s’applique pas aux originaires bushinenges et amérindiens, « communauté d’habitants qui tirent traditionnellement leurs moyens de subsistance sur la forêt ou sur les terrains sur lesquels leurs sont reconnus des droits d’usage collectifs pour la pratique de la chasse ». Représentés par l’association Tchô Danbwa, les chasseurs, autrefois engagés dans un consensus avec les services de l’état, déplorent désormais des quotas éloignés de la réalité du terrain et réclament l’instauration du permis de chasse comme seule mesure efficace. Les services en charge de ce dossier définissent ce renforcement de la règlementation de la chasse, comme « un acte décisif dans la gestion de la biodiversité de la Guyane » qui permettra de contrer « le pillage des ressources naturelles et [le] braconnage », qui vise à « sanctionner ceux qui font de la chasse un commerce ». Reste à savoir comment s’opèrera concrètement le contrôle sur le terrain de l’application des quotas. L’autre grande préoccupation étant l’impact zéro de cette nouvelle législation sur le pillage systématique des ressources par les orpailleurs clandestins.