Le Parc amazonien de Guyane, aux côtés de l’observatoire hommes-milieux (CNRS) et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), s’est lancé un défi de taille : étudier les pratiques cynégétiques* et évaluer l’état des populations des gibiers afin d’appréhender le rôle socio-économique de la chasse au sein des diverses communautés d’habitants, tout en mesurant les effets des prélèvements sur la ressource animale. Le programme “chasse” doit produire des données indispensables au Parc national pour alimenter les réflexions engagées par l’établissement et les populations locales, qui devra permettre à terme la co-construction de modes de gestion adaptés aux réalités du territoire.

Parallèlement aux inventaires de faune sur le terrain, le programme s’appuie sur un travail d’enquête. Ce projet a été initié en 2010 sur le bassin de l’Oyapock, où sept enquêteurs ont été recrutés par le CNRS parmi la population. Aux côtés des agents du Parc national basés à Camopi et à Trois-Sauts, ils ont commencé leur travail d’investigation auprès de chasseurs volontaires. Les données collectées portent sur la périodicité de la chasse, la durée, le nombre de participants, les espèces chassées, le territoire couvert, etc. Sur l’Oyapock, plus de 1000 fiches ont été remplies à ce jour.
« Des bilans sont régulièrement effectués auprès de la population. C’est un bon moyen d’échanger avec les communautés sur les modes de chasse et de gestion, comme de partager les besoins et les attentes de chacun. Ce sont des bases essentielles à l’engagement d’une relation partenariale durable », indique Nicolas Surugue, responsable recherche et développement au Parc national.
Côté Maroni, après un important travail préparatoire, le programme « chasse » est désormais opérationnel. « Nous avons présenté les formulaires aux habitants des différents bassins de vie aluku et amérindiens du Maroni, dit Guillaume Longin, technicien écologie du Parc national au sein de la Délégation territoriale du Maroni. Nous avons réussi à mobiliser près de 300 chasseurs volontaires et nous avons déjà des retours réguliers de nombreuses fiches » se réjouit Guillaume. Jusqu’à fin 2012, le programme « chasse » mobilisera 12 agents du Parc national, les partenaires scientifiques, une vingtaine d’enquêteurs issus des communautés d’habitants, et près de 400 chasseurs volontaires répartis sur l’ensemble des bassins de vie couverts par le territoire du Parc amazonien de Guyane.