L’orpaillage illégal au sein du Parc amazonien s’est aggravé jusqu’à atteindre des niveaux d’impact encore jamais comptabilisés. Cette situation désastreuse pour les populations de l’intérieur et leur environnement confirme les constats du WWF sur le terrain, et appelle à des stratégies d’intervention et d’information enfin adaptées.
Des indices de dégradation confirmés
Selon un rapport rendu public par le quotidien France-Guyane aujourd’hui, 114 chantiers d’orpaillage illégal étaient comptabilisés en juillet 2013 au sein du plus grand espace protégé européen, battant un nouveau record historique après une augmentation de 120 % en deux ans.
Lors de ses visites de terrain sur le Haut-Maroni, à Saül, à Papaïchton et à Camopi, le WWF avait pu constater de nombreux indices de dégradation de la situation : maintien d’une forte turbidité dans les cours d’eau, généralisation des tensions et de l’insécurité, mais aussi développement des commerces connexes à l’orpaillage sur les rives surinamaise et brésilienne des fleuves-frontières. Les données publiées aujourd’hui confirment, au-delà des craintes, les observations du WWF et le ressenti des populations de l’intérieur.
Or illégal et chape de plomb
Dans une étude publiée en février dernier par le WWF, et basée sur des images satellitaires de 2008, au moins deux-tiers de l’orpaillage illégal se situait en dehors du territoire du Parc. Les informations publiées ce jour indiquent une situation bien pire à l’échelle du département.
Pour autant, l’information portant sur l’emprise de l’orpaillage illégal en Guyane n’est toujours pas diffusée de manière officielle et structurée, malgré les nombreuses demandes du WWF auprès de la Préfecture. La création d’un observatoire public des activités illégales, qui diffuserait des bilans réguliers de ces pratiques et fournirait une base de discussion objectivée avec les pays frontaliers, demeure indispensable.
Des leviers d’action encore trop peu mobilisés
Face à cette situation aux causes multiples, le WWF continue de préconiser la mise en place d’une politique de protection du territoire réellement adaptée aux réalités guyanaises. La refonte des opérations de lutte devra s’axer vers une capacité de déploiement améliorée et une occupation militaire renforcée des secteurs stratégiques, en parallèle à la recherche de solutions judiciaires mieux adaptées. Par ailleurs, une réelle coopération régionale demeure indispensable.
Enfin, le WWF ne peut que rappeler l’importance d’une mobilisation citoyenne collective contre ce fléau, pesant sur l’ensemble de la société guyanaise.
Contact presse :
Florent Taberlet, Chargé de programme écosystèmes terrestres. 06 94 43 43 37 – ftaberlet@wwf.fr