plantnet_quadri A l’occasion du colloque Flora of the Guianas/50e anniversaire de l’Herbier IRD de  Guyane (5-8 Oct) et des journées CEBA (8-9 Oct), le projet Pl@ntNet devrait voir le jour en Guyane. Cette application d’identification par l’image fonctionne depuis 2 ans sur la flore de France, et depuis 2 mois sur celle de la Réunion.

Si vous ne savez pas ce qu’est l’outil d’identification de Pl@ntNet, allez jeter un coup d’oeil ici :http://identify-new.plantnet-project.org/#/

Cette application d’identification fédère déjà plus de 700 000 téléchargements, et 10 à 20 000 utilisateurs quotidiens, elle a d’abord pour objectif de faire avancer la connaissance sur les plantes, et notamment leur distribution, leur phénologie, etc., en faisant appel à la « Science participative ».Cette appli n’est donc en réalité que la partie visible d’un système qui permet de collecter et de valider collaborativement de grosses quantités de données d’observations sur les plantes, selon le principe suivant :

  •  l’utilisateur prend une (ou des) photo(s) d’une plante, et voudrait savoir de quelle espèce il s’agit. Via l’appli Pl@ntNet (smatrtphone ou en ligne), il envoie sa (ses) photo(s) de la plante. La photo, automatiquement associée à la date et à la localité, devient une observation qui est transmise à un serveur sur lequel un moteur d’analyse d’image (développé avec les partenaires Inria de Pl@ntNet) compare cette image avec les 200 000 photos identifiées de notre base de référence. Le serveur renvoie à l’utilisateur une liste d’espèces classées par ordre de décroissant de « ressemblance » avec la ou les photos soumises (un peu comme une requête textuelle sur Google). Dans le cas le plus favorable, la bonne espèce apparaît en tête de liste. Sinon, l’utilisateur peut (et doit) aller chercher un peu plus bas, en comparant sa photo avec celles qui lui sont proposées. Le résultat dépend de plusieurs facteurs, mais surtout de :
  • la qualité de la photo. Elle doit être suffisamment nette et centrée sur un organe (fleur, feuille, fruit…) qui doit occuper une part importante de l’image.
  • le nombre et la variété des images disponibles dans la base pour cette espèce et cet organe. Si la photo représente par ex. une fleur d’une espèce pour laquelle il n’y a pas de photos de fleurs dans la base, ça ne marchera évidemment pas,… mais le serveur renverra quand même une liste d’espèces « les plus proches ».
  •  Via l’appli mobile, l’utilisateur peut ensuite « contribuer », et c’est là que ça devient intéressant. Si il fait ce choix,  son observation est envoyée sur un site de validation collaborative  développé avec l’association Tela Botanica (http://www.tela-botanica.org/appli:identiplante?masque.type=adetermine . Sur ce site, des passionnés passent leurs journées et leurs nuits à regarder toutes ces observations, à les corriger et à les commenter. Un système de notation prend en compte ces modifications, et lorsque l’observation a atteint un certain seuil en termes de validité de l’identification comme de qualité technique de l’image, l’observation est intégrée dans la base de référence.

Depuis février 2013, nous avons ainsi pu faire grossir la base de référence sur la flore de France métropolitaine de 20 000 images pour 800 espèces, à près de 200 000 images pour 5800 espèces aujourd’hui. Nous sommes maintenant en train de mettre en place les mécanismes qui vont nous permettre d’exploiter au mieux  ces données pour la recherche en biodiversité. Parallèlement, nous continuons à faire évoluer le moteur d’indexation pour améliorer les résultats. En particulier, nous sommes en train d’y incorporer un système à base de réseaux de neurones qui va très nettement améliorer l’identification.

Déployer ce système en Guyane est un défi : beaucoup plus d’espèces et un vivier de contributeurs potentiels beaucoup plus limité qu’en Europe. Mais le jeu en vaut la chandelle, donc nous allons tenter le coup. Mais pour ça, il nous faut commencer par le début, c’est-à-dire accumuler un pool de photos bien identifiées de plantes guyanaises. Nous en avons déjà plus de 40 000, mais c’est loin d’être suffisant, en volume comme en diversité d’espèces et d’organes.

Donc si vous avez des photos de plantes dont vous êtes sûrs de l’identité et que vous êtes disposés à les mettre à la disposition du futur Pl@ntNet-Guyane avec les données associées (observateur, nom d’espèce, date et lieu d’observation), n’hésitez surtout pas !

Deux précisions :

  • nous n’avons pas besoin de haute définition. Le système n’utilise qu’un format web (800 x 600 pixels, voire 1000 x 800). Si vous nous envoyez des images plus grosses, nous serons obligés de les réduire, donc c’est inutile.
  • les images visibles via Pl@ntNet sont en licence libre Creative Commons, mais toujours associées au nom de l’auteur (sauf si ce dernier contribue anonynement ou sous un faux nom…)

 

Jean-François Molino
Institut de Recherche pour le Développement (IRD) UMR AMAP « botAnique et Modélisation de l’Architecture des Plantes et des végétations »
Cirad [T51] – Cnrs [UMR5120] – Inra [UMR931] – Ird [UMR123] – Univ.
Montpellier [UM27] TA A-51/PS2, Boulevard de la Lironde
34398 Montpellier cedex 5 (FRANCE)

tél : (0) 4 67 61 75 47
fax : (0) 4 67 61 56 68
http://amap.cirad.fr/
http://www.plantnet-project.org/

 

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