Transformation des écosystèmes par des mains humaines, changements climatiques… Animaux et végétaux subissent de nombreuses pressions. Une des vocations de l’Union internationale pour la conservation de la nature UICN est de renseigner sur le statut des espèces en estimant leur degré de vulnérabilité. Maël Dewynter est herpétologue, il a participé à ce projet pour l’évaluation des amphibiens et des reptiles. « Cette liste permet de modifier la façon dont on perçoit la biodiversité, explique-t-il, elle met en évidence le danger encouru par certaines espèces. » Plus de 10 % des espèces de reptiles et d’amphibiens sont considérées comme menacées.  Autrefois commun, le crotale des savanes a vu ses populations chuter drastiquement. Il est désormais en danger, tout comme le crapaud des savanes, en grande partie à cause de la modification de son habitat par l’Homme. Faciles à exploiter, les savanes ont été drainées afin de permettre l’implantation d’habitations et de pâturages, au péril de la survie de certaines espèces. « Aujourd’hui, on peut faire attention, faire un effort pour diminuer notre empreinte et préserver ces espèces », conseille l’herpétologue.
Autre exemple, l’hylode des brumes est une grenouille dont l’habitat se confine au sommet des montagnes de Guyane. Loin des Hommes, elle est menacée par un phénomène de plus grande ampleur: les changements climatiques. Maël Dewynter se désole. « C’est une espèce qui risque de s’éteindre d’ici 50 ans si les conditions climatiques dans lesquelles elle vit changent sans lui laisser de possibilité d’adaptation. »
Tout aussi alarmant, deux espèces de grands serpents diurnes sont classées en danger critique d’extinction. Le xénodon à monocle et le xénodon des savanes. Ils n’ont été aperçus qu’une seule fois chacun depuis presque 30 ans alors qu’ils étaient communs dans les années 1980. « C’est inexplicable. Surtout dans le cas du xénodon à monocle qui vit dans la forêt. Il se passe quelque chose d’inquiétant », s’exclame le scientifique.
La liste complète sera accessible au grand public, en ligne, aux environs de février 2017. De quoi se documenter mais aussi se sensibiliser quant à notre approche de la faune et de la flore.

Photo Crotale des savanes. crédit Maël Dewynter