Le WWF Guianas annonce la publication de l’étude « Monitoring the Impact of Gold Mining on the Forest Cover and Freshwater in the Guiana Shield » analysant l’impact de l’orpaillage sur les forêts et les cours d’eau du Guyana, du Suriname, de la Guyane et d’une partie de l’Etat brésilien de l’Amapá. Cette nouvelle étude1 révèle une pression minière grandissante sur les écosystèmes des Guyanes sur la période 2008-2014, par rapport à la période précédemment étudiée 2001-2008.

Sur l’ensemble de la période étudiée (2001-2014), les forêts et fleuves des Guyanes continuent de payer un lourd tribut à l’explosion de l’exploitation aurifère incontrôlée.
Ce nouveau travail a été coordonné par l’Office national des forêts (ONF) dans le cadre du projet REDD+ pour le Plateau des Guyanes3, avec le soutien financier du WWF. Il est basé sur l’analyse d’images satellite, réalisée par les services forestiers ou environnementaux dans chacun des quatre territoires d’étude, puis compilée par l’équipe du projet.
Selon les résultats les plus récents, entre 2008 et 2014, la déforestation minière a doublé à l’échelle des quatre territoires, couvrant un total de 160 850 ha. Cette perte de couvert forestier affiche un léger recul en Amapá et une augmentation de 16% en Guyane.

carte déforestation 2001-2008-2014 carte impact cours d'eau 2014

 

 

Mais en parallèle, la déforestation minière a doublé au Suriname (+ 97 %) et presque quintuplé (+ 354 %) au Guyana pendant cette période.
En termes de ressources aquatiques, cette nouvelle étude estime que plus de 9 000km de linéaire de cours d’eau sont directement impactés par les activités minières dans la région, soit une hausse de 541% depuis 2001. La Guyane se caractérise par de forts enjeux sur la quasi-totalité des bassins versants, du fait de la large répartition des gisements aurifères sur le territoire. D’une manière générale, l’étude confirme une concentration d’impacts miniers dans la région transfrontalière du Maroni. A quelques semaines de la COP21, ce constat rappelle l’urgence d’une meilleure coordination transfrontalière en termes d’encadrement des pratiques minières et de traitement de l’orpaillage illégal, afin de limiter la déforestation aurifère et les impacts associés dans cette région amazonienne.

Le rapport complet (en anglais) est disponible ici