Si la crevette de Guyane est l’une des plus grosses crevettes au monde, elle est aussi réputée pour faire partie des meilleures. A bord des chalutiers, toutes les captures sont directement congelées, et commercialisées pour l’essentiel en exportation vers la métropole, l’Espagne ou les Antilles. Réputée pour son fort impact écologique, la pêcherie crevettière générait jusqu’alors, par kilo de crevettes capturées, jusqu’à neuf kilos de prises accessoires, souvent des poissons de qualité, entièrement rejetés à la mer. Toutefois, depuis 2005, l’Ifremer, le WWF et le Comité Régional des Pêches ont travaillé sur l’adaptation des chaluts à l’écosystème marin guyanais, pour que ceux-ci permettent aux poissons et tortues pris accidentellement de s’en échapper. Les crevettiers guyanais peuvent à présent s’équiper de ce nouveau système.
Le majeur problème de la pêcherie crevettière guyanaise est qu’elle souffre d’un problème notable de rentabilité. Depuis 1999-2000, la crevette d’élevage, de moindre qualité mais au coût de revient plus bas car développée dans des pays à la main d’œuvre bon marché, fait chuter le prix de la crevette sauvage. L’activité est donc en nette décroissance depuis plusieurs années. A ceci s’ajoute le fait que depuis la même période en Guyane, le succès de la reproduction des crevettes, qui ne vivent que 18 mois, est amoindri, probablement une conséquence de phénomènes climatiques défavorables.
Dans ce contexte, il est pour le moment difficile d’estimer comment évolueront dans les années à venir les populations de crevettes guyanaises ainsi que les pratiques de pêche.