En Guyane, la mangrove couvre la majeure partie des trois cent cinquante kilomètres de côte. Cette forêt mobile, qui évolue en fonction des déplacements des bancs de vase, est peuplée principalement de différentes espèces de palétuviers et sert d’habitat pour les crabes et les mollusques. Elle fait également office de zone de croissance et d’alimentation pour de nombreuses espèces de poissons et crevettes.

Une particularité moins connue de la mangrove est que les boues qu’elle contient pourraient bien être utilisées dans les années à venir en tant que nouvelle énergie renouvelable. Ces boues regorgent à la fois de matière organique en décomposition, issue de végétaux et animaux morts, et de bactéries qui s’en nourrissent. En dégradant les déchets organiques, les bactéries libèrent des électrons, qui, avec une installation adaptée, peuvent être récupérés pour produire de l’énergie, de même que le rayonnement solaire est converti en courant électrique par l’intermédiaire de panneaux solaires.

Des recherches actuellement menées à Cayenne sur des prélèvements de boues des mangroves de Guatemala, de la Pointe Buzaré ou d’autres sites guyanais, étudient la mise au point de biopiles, ou Piles à Combustible Microbiennes (PCM), utilisant ces boues. D’autres laboratoires, français et étrangers, travaillent aujourd’hui au développement de ces PCM, dont certaines pourraient utiliser comme matière première les eaux usées des stations d’épuration, carburant pour le moins économique et dont on ne risque pas de manquer !