Une marée noire vient d’avoir lieu au large de Rio, lors d’un forage de recherche.
Alors que la plate forme qui travaillait au large de Cayenne vient de quitter les eaux guyanaises, la fédération Guyane Nature Environnement souhaite revenir sur cette actualité.
La fédération Guyane Nature Environnement note les similitudes entre cet accident au Brésil et les conditions dans lesquelles se sont déroulées le récent forage pétrolier au large de Cayenne. Les travaux engagés dans les deux cas étaient en effet comparables : des forages de recherche pétroliere par grande profondeur, avec la présence d’un risque de surpression pouvant générer une marée noire.
Guyane Nature Environnement note également que les plans de réponse aux pollutions semblaient présenter des faiblesses dans les deux cas. En ce qui concerne le forage guyanais, Guyane Nature Environnement n’a cessé ces derniers mois de réclamer un renforcement des moyens de lutte contre les pollutions majeures, tant au niveau de l’industriel que de l’Etat.
Enfin, Guyane Nature Environnement souhaite rappeler que les activités non conventionnelles de recherche et d’exploitation pétrolières offshore ultra profondes comportent des risques pour les milieux naturels, la pêche et les activités littorales et que ces éléments doivent être réellement pris en compte.
Elle demande part ailleurs une fois de plus à ce que la population soit réellement informée des enjeux d’une telle activité.

Marée noire au large de Rio : rappel des faits

L’accident à eu lieu le 09 novembre dernier, à environ 370 km des côtes brésiliennes. C’est dans cette zone de l’Océan Atlantique, par 1200 m de fonds, que la multinationale américaine CHEVRON, propriétaire de TEXACO, mène actuellement un forage pétrolier de recherche.
Lors des opérations de forage, une accident de surpression a entraîné une importante fuite de pétrole, estimée entre 600 et 1800 tonnes. Cet accident semble du à une erreur de la multinationale, ce qu’elle vient d’ailleurs de reconnaître. Le gros de la fuite a été colmaté en quatre jours.
En conséquence, l’IBAMA (l’Institut brésilien de l’environnement) vient d’infliger une amende de 50 millions de reais (20 millions d’euros) au pétrolier américain. Le ministre brésilien de l’environnement de l’Etat de Rio, Carlos MINC, a surenchéri en déclarant qu’il demanderait des indemnités supplémentaires à CHEVRON pour réparer les dégâts générés par la marée noire, notamment aux milieux naturels et à la pêche.
Selon le quotidien « Le Monde », M MINC a accusé la multinationale pétrolière de « négligence ». « Ils ont sous-estimés la pression excessive (…). Cet accident aurait pu être évité » a t’il déclaré. Il a ajouté que « l’autre erreur est qu’ils n’ont pas réussi à contenir la fuite ». Le ministre MINC a également accusé CHEVRON de minimiser l’importance de l’accident.
Enfin, selon le site d’information de la RTBF, le Président de l’Agence Nationale du Pétrole, Haroldo LIMA a annoncé que la multinationale pourrait recevoir deux autres amendes allant jusqu’à 50 millions de reais chacune pour avoir fourni « de fausses informations » sur son plan d’urgence pour contenir la fuite. Selon la RTBF, « ce plan prévoyait notamment des équipements qui en réalité ne se trouvaient même pas au Brésil ».