Deux mois après le départ, l’arrivée des premiers skippers se profile enfin. Antonio de la Rosa (Bimbache / Viking 50), actuel leader, jouit d’une avance de plus de 100 milles sur ses poursuivants. Pour Laurent Etheimer, Jean-Pierre Lasalarié, Richard Perret et Salomé Castillo, le retard paraît maintenant difficile à rattraper. A 15:00 TU, l’Espagnol pointait à 150 milles des Îles du Salut où sera jugée l’arrivée de la course. La victoire semble donc acquise pour Antonio de la Rosa à moins qu’Olivier Ducap (3ème) et ses extraordinaires pointes de vitesse ne viennent changer la donne. Sans compter que la trajectoire de Bimbache / Viking 50 dévie peu à peu vers le nord. Subissant les effets des courants guyanais, le rameur Espagnol peine à maintenir son cap. Le risque de passer au large de la ligne d’arrivée subsiste…le suspense reste donc entier.

7ème, Rémy Landier a profité durant les derniers jours de vents puissants et bien orientés pour se rapprocher par le nord des rameurs du peloton de tête. Avec ses poursuivants directs, Patrice Charlet et Olivier Montiel, les trois skippers forment le trio nord du deuxième peloton. Le trio sud, concurrent direct pour la deuxième vague d’arrivées, se compose d’Olivier Bernard, Philippe Malapert et Catherine Barroy. Comme pour la tête de course, la bataille se jouera entre les Nordistes et les Sudistes.

Crise de nerf sur Ville D’Apt / La vie devant soi

Malgré sa place de leader de la deuxième vague de Nordistes, Rémy Landier a vécu hier sa première crise de nerf sur l’océan. « J’ai craqué, reconnaît le skipper de Ville d’Apt / La vie devant soi. Une vague est passée par dessus mon bateau alors que j’avais laissé une écoutille ouverte. Matelas, oreiller, tout s’est retrouvé trempé. J’ai vu rouge. Je me suis mis à crier tout seul et à me taper la tête contre les murs. Heureusement, j’ai réussi à vite me calmer. C’est comme ça, après soixante jours de mer. La moindre frustration peut tout faire exploser… »

Visite scolaire à bord de Ninay 973

Lors de sa communication téléphonique avec le PC course ce matin, Olivier Bernard a reçu la visite d’une classe de CM1 du collège Zéphyr, à Cayenne. Pendant une bonne demi-heure, le rameur a répondu aux questions des élèves, des plus techniques – Comment faites-vous pour téléphoner ? – aux plus pragmatiques – et pour vos besoins ? « Ca me fait bien plaisir d’avoir de la visite sur mon petit bateau, s’amuse Olivier Bernard. Mais je n’ai qu’une hâte, c’est de les voir en vrai ! On est un peu à l’étroit ici… »

Ville de Saint-Malo sur le tapis roulant

Catherine Barroy, 11ème juste derrière Olivier Bernard, profite depuis le début de la semaine de la formidable poussée du courant des Guyanes. A l’approche de l’arrivée, la Malouine se laisse peu à peu gagner par la fièvre de la compétition. « Je n’ai plus mal au dos, se réjouit la rameuse. J’ai trouvé un moyen pour mieux caler mon corps pendant que je dors. Ramer me fait beaucoup moins mal maintenant. Et si j’ai bien compris, j’ai un coup à jouer contre le trio de Nordistes là-haut. Pourquoi pas ? »

Chaque objectif se mérite

Matthieu Martin, 13ème, suit le sillon de Catherine Barroy, espérant lui aussi toucher d’ici peu le courant du plateau des Guyanes. Depuis plusieurs jours, le Basque lutte pour traverser une large veine de contre-courants, dernier obstacle avant le tapis roulant. « Chaque objectif se mérite, constate le skipper de Lilo. L’océan ne nous pardonne rien. C’est la nature, c’est comme ça. On peut toujours lutter. Au final, c’est toujours elle qui est plus forte. Mais j’avoue que je préfère quand elle est plus forte, mais dans le bon sens ! »

Photo : Antonio de la Rosa le 17 novembre 2014

Classement disponible sur www.ramesguyane.com

LA COURSE EN CHIFFRES 

 

  • 16 hommes
  • 2 femmes
  • 3 anciens participants
  • De 30 à 67 ans
  • 2 600 milles nautiques, environ 4700 kilomètres
  • 4700 kilomètres
  • 8 mètres : la longueur du bateau
  • 1,60 mètre : la largeur du bateau
  • 4ème édition
  • 18 octobre : départ de la course