L’histoire de ces travailleurs qui vivent sur le site du Vieux Port à Cayenne, face au marché aux poissons, après l’usine Abchée, débute vers 1959 lorsque leur employeur, la première usine de crevettes de Guyane, leur permet de s’installer sur ce terrain appartenant au Conseil Général, avec la bénédiction de son président de l’époque.

Malgré des conditions de logement précaire, ils n’ont pu obtenir que difficilement, pour quelques uns,  l’accès à l’électricité et à l’eau. Ils sont aujourd’hui des grands-parents veillant sur leurs petits enfants dans l’attente longue d’un relogement proche de leur lieu de vie (certains
dossiers datent de 1998).

Ce quartier est aujourd’hui inséré dans un espace déclaré « patrimoine local » dans lequel ces habitants semblent ne plus devoir y avoir leur
place.

En effet, le 7 juin 2013, une première habitante du quartier reçoit un courrier du Conseil Général ayant pour objet « Démolition de l’immeuble
Inini », lui notifiant un arrêté de péril imminent pris en date du 14 décembre 2012 et lui demandant de bien vouloir libérer les lieux pour le 15
juillet 2013 et l’invitant à contacter une assistante sociale pour constituer une demande de logement auprès des trois bailleurs sociaux.

Depuis, par diverses voies (distribution de courriers accompagnés de demandes de logement prioritaires)  dans un camion garé proche de l’immeuble, la plupart des  habitants ont reçu ce document.

Les habitants sous le choc se sont donc rapprochés de la fédération Droit Au Logement  Guyane Blou Blou Fini pour tenter de comprendre ce qui leur arrivait ; aucune collectivité  n’ayant pris la peine de les avertir et de leur permettre de s’organiser pour ne pas se retrouver à la rue avec plus d’une soixantaine d’enfants.

Ils se sont ainsi constitués en association pour réclamer leurs droits, en qualité d’occupants.

Le DAL Guyane dénonce :

Le non respect de ceux-ci dans la procédure mise en œuvre :

- le constat de péril imminent effectué par la mairie de Cayenne n’a pas été fait comme prétendu par l’arrêté en présence des habitants,

- l’obligation faite par l’arrêté de prendre les mesures conservatoires urgentes pour éviter ce péril n’a pas été suivi du moindre effet,

- si comme le prétend l’arrêté le danger est imminent, l’immeuble aurait dû être évacué 40 jours après sa notification au Conseil Général (janvier
2013), c’est-à-dire il y a six mois (s’agirait-il donc d’un prétexte ?),

- l’arrêté n’a jamais été notifié aux habitants ni affiché sur la façade de l’immeuble,

Le non respect de la loi :

- un arrêté de péril imminent est avant tout pris pour protéger les occupants, or aucune prescription de mesures n’a été faite pour éviter  un quelconque danger,

- dans ce cas, le propriétaire est tenu de proposer un nouveau logement décent et correspondant aux  besoins et possibilités des occupants, à
défaut c’est le maire qui est tenu d’assurer leur relogement (art. L 521 du code de la construction et de l’habitation), or il n’a été proposé qu’un
conseil de démarche auprès d’une assistante sociale.

Le non respect des habitants à qui il n’est donné que 40 jours pour se retrouver à la rue.

Le DAL Guyane Blou Blou Fini exige que les habitants soient relogés décemment sur la commune de Cayenne et appelle toutes les personnes et
toutes les associations à se joindre à eux pour éviter que des actions indignes ne soient commises.

Maintenant d’autres questions peuvent se poser  :

- S’agit-il réellement d’un péril imminent ou bien simplement d’un péril ordinaire, qui laisserait plus de temps aux habitants pour se retourner ?

- Qu’est-ce qui détermine en Guyane la prise d’arrêtés de péril imminent, sachant le nombre de logements qui correspondent à ceux qui en font l’objet ?

- Si les dangers sont si grands, comment se fait il qu’aucune victime ne soit encore à déplorer parmi ce genre de logements alors que beaucoup le
sont dans des logements prétendument corrects mais fourmillant d’erreurs de construction ?

- Peut-on espérer qu’aucun projet ne se cache derrière cette évacuation pressante ?

- Dans ce nouvel espace réhabilité, que vont devenir l’usine et les bâtiments administratifs de la DEAL ?

- Pourquoi ces habitants n’auraient-ils pas leur place dans ce lieu d’histoire ?

MERCI DE SIGNER LA PETITION POUR MANIFESTER VOTRE SOUTIEN AUX HABITANTS DU
VIEUX PORT !!!

Ce qui leur arrive aujourd’hui, peut vous arriver demain, vu la voracité de toutes ses grandes enseignes immobilières nouvellement installées sur notre territoire.

http://www.petitionpublique.fr/
Catégories: société
Pétition: Démolition de l’immeuble « Inini »

DAL GUYANE BLOUBLOU FINI

Federation-dal-guyane@hotmail.fr

http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2013N42315