« Racines » est sortie en julllet 2011. Cette compilation promotionnelle est disponible exclusivement avec Une Saison en Guyane N°06 version CD.  Ce disque audio est culturellement éclectique puisqu’il regroupe à la fois de la musique Créole Guyanaise, de la musique Amérindienne et de la musique Busikondé Sama. ( Pochette CD par Marc Delorme – koualis@hotmail.com )

Musique Créole Guyanaise…

L’orchestre traditionnel se compose généralement de percussionnistes (tambouyen) accompagnés de choristes et d’une chanteuse solo (la reine / larenn). C’est elle qui dirige le pas des danseurs à l’aide de son chacha.
On retrouve 3 types de percussions : les tambours, le chacha (une sorte de maracas) et le tibwa (2 baguettes que l’on tape sur un banc ou une caisse pour donner le tempo). Ces 3 percussions sont utilisées pour les différents rythmes créoles guyanais. Le tambou est un descendant du tam-tam africain. Il a un rôle prépondérant dans la tradition créole.

On trouve 3 types de tambours en Guyane : le tambou grajé, le tambou kaséko et le tambour kamougué.

Le tambou grajé a l’aspect d’un tambourin. Le fut en bois est très mince. La peau est collée directement sur ce cadre. L’accordage se fait à la chaleur du feu. Le percussionniste joue debout, il tient l’instrument d’une main et frappe de l’autre. Le tambou kaséko se décline sous deux formes : le tambou koupé, un petit tambour de soliste, ou le tambou foulé, un tambour plus gros destiné aux accompagnateurs. Le tambou kamougué se présente sous la forme d’un tambour horizontal. Il existe un tambour mâle pour les accompagnements et un tambour femelle pour les improvisations. Le musicien joue à cheval sur son instrument.

De nombreuses associations et groupes (Kalawang, ReKawGui, Kounannan Gresilia,Tambou lévé, Amazon Tambou,…) militent pour faire vivre la tradition musicale créole guyanaise.

Musique Busikondé Sama…

Parmi les nombreux rythmes Busikondé Sama, on trouve le Kawina et l’Aléké.
Le Kawina, joué par les Saramaka, est issu d’un rythme africain. C’est une musique très populaire au Suriname, et qui commence à se faire connaître en Guyane. Les musiciens d’un groupe de Kawina  jouent différentes percussions et timbales appelées skalaki, skrankie, koti ma, timbal ma, djansi ma, kwakwa bangi. Le résultat est une musique au tempo rapide, accompagnée de voix et de chœurs chaleureux. Le groupe Spoïty boys de Maïman est l’un des ambassadeurs de ce style musical en Guyane mais aussi en Europe.

L’Aléké n’est pas une musique traditionnelle en soi. Il s’agit plutôt d’un métissage entre les rythmes créoles et marrons du Suriname.  Les percussionnistes, debout, jouent sur 4 grands tambours. L’un deux, le diaz, sert uniquement à la basse. On obtient le son sourd grâce à l’utilisation d’un bâton rembourré. Ce style très festif, apprécié par les jeunes, a vu le jour il y a une cinquantaine d’années. Ils y  abordent souvent le thème de l’amour et des changements liés à l’arrivée du mode de vie occidental. Wan Ton Melody et Fondering sont d’excellents exemples du dynamisme communicatif des groupes d’Aléké.

Musique Amérindienne…

Sur la compilation « Racines » on retrouve aussi trois des communautés amérindiennes vivant en Guyane. Le groupe Ayawandé (nom Kali’na du hameau de Coswine) nous fait découvrir le Sanpula. Il s’agit du tambour traditionnel Kali’na caractérisé par une basse au ton vibrant.
Le chant Emérillion est extrait d’un enregistrement réalisé à Elahé et à Kayodé sur la rivière Tampok. L’introduction et le final de la compilation sont un aperçu de la musique Wayana. Elle a été enregistrée entre 1962 et 1964 en Guyane par l’ethnologue Jean HURAULT.

Des extraits de « Racines »…