Sur plus de 300 kilomètres, les rivages de Guyane sont en majorité constitués de mangrove, peu accessible et presque vierge, à l’exception de quelques avancées rocheuses et urbanisées comme la presqu’île de Cayenne et l’estuaire de Kourou. Les fleuves se jettent dans l’océan Atlantique par des estuaires immenses qui incisent profondément le littoral.

La mobilité des rivages est une caractéristique forte de ce littoral placé sous l’influence des énormes charriages sédimentaires amazoniens.
La faible pression humaine permet encore l’accueil d’une faune et d’une flore riche dans sa biodiversité. Des espèces remarquables à l’échelle mondiale vivent ou viennent se reproduire et se rassembler sur le littoral guyanais : tortues luth dont un des plus grands sites de reproduction au monde se situe près de l’estuaire du Maroni, ibis rouges jadis menacés par l’artisanat local, caïmans, centaines de milliers de limicoles en migration…
Le Conservatoire du Littoral est chargé de conduire une politique foncière de sauvegarde de l’espace littoral et lacustre. Il acquiert des terrains pour les préserver de toute pression : urbanisation, déforestation… Il intervient aux côtés des conseils municipaux et partenaires concernés.

En Guyane, des grands espaces quasiment vierges aux zones à forte pression urbaine, le Conservatoire s’attache à développer des politiques de préservation du littoral appropriées. Les espaces naturels périurbains exigus doivent être soustraits à l’urbanisation et ouverts, par de légers aménagements d’accueil, à une fréquentation publique récréative et éducative. La riche vie sauvage des larges espaces peu pénétrables doit être mieux connue et préservée. Enfin, les îlots côtiers, fleurons paysagers porteurs d’histoire méritent d’être redécouverts.

La sauvegarde des rivages et des monts de l’Île de Cayenne

Le long des rivages de la presqu’île de Cayenne, soumis à une forte pression urbaine, le Conservatoire cherche à préserver un réseau de sites naturels littoraux. Facilement accessibles, ces sites offrent aux portes de la ville des îlots de verdure, et des espaces de détente et de découverte pour tous.
Des aménagements tels que des sentiers de découverte ont déjà vu le jour : nouveau sentier de Montabo, sentier du Mont Bourda, aménagement des Salines de Montjoly.

Le Conservatoire restaure un bâtiment à l’entrée du sentier des Salines, à Rémire – Montjoly. Il y réalise une « Maison du Littoral » vouée à proposer expositions et animations sur les thématiques de l’environnement côtier, avec  la participation d’associations de protection de la nature.

La protection des grands espaces naturels littoraux

Aux côtés des réserves naturelles, le Conservatoire cherche à constituer un réseau d’espaces naturels protégés représentatif de cette partie du continent sud américain.
Un vaste programme de préservation des mangroves estuariennes et des marais est en cours sur près de 19 000 ha des communes de Sinnamary et d’Iracoubo. Des séquences continues de milieux naturels y forment la transition entre la forêt primaire sur socle précambrien, les savanes sèches, les marais d’eau douce, les forêts sur sables du littoral, les mangroves puis les vasières.
Sur ces espaces suffisamment étendus pour être à l’abri d’influences extérieures néfastes, le Conservatoire souhaite favoriser l’émergence d’un écotourisme de qualité. Depuis 1999, la Maison de la Nature de Sinnamary propose des activités d’éducation à l’environnement.

La préservation des petits archipels côtiers riches en vestiges historiques

Les trois Iles du Salut sont situées au large de Kourou. Le bagne y a fonctionné entre 1851 et 1946. Aux côtés du CNES, le Conservatoire a entrepris l’aménagement du musée du bagne, dont il est propriétaire.
Le Conservatoire se consacre également à la préservation des îlets de Rémire. Proches de l’agglomération cayennaise, ces îlots en ponctuent l’horizon. Le plus grand, l’îlet «La Mére» est progressivement aménagé en vue de sa découverte par le grand public.