Observer les étoiles, voyager dans l’espace et dans le temps, créer et programmer le vivant, voir dans l’invisible, inventer le futur… Mon travail propose un voyage dans quelques-unes des utopies les plus représentatives des XXe et XXIe siècles. Dans ces archives imaginaires, la mémoire fonctionne dans les deux sens – ou comme le dit la Reine Blanche dans Alice au Pays des Merveilles : dans le passé, mais aussi dans le futur.
Un monde dans lequel on se souvient de ce qui n’est pas encore survenu – de ce qui adviendra demain. Résultat d’une grande préparation et d’une attirance pour les contraires, mes œuvres sont poétiques et méticuleuses, librement nourries d’inspirations cinématographiques et littéraires. Fasciné par la science, l’architecture, les technologies et leurs mystères, mes installations en explorent le potentiel fictionnel et merveilleux.

Avec “Space Project” j’ai volontairement mélangé une vision historique et documentaire de l’aventure spatiale avec des mises en scène imprégnées de cinéma et de souvenirs d’enfance. Ainsi, ces lieux mythiques de l’exploration spatiale ; la Cité des Étoiles en Russie, les centres de lancement Cap Canaveral aux états Unis, Baïkonour au Kazakhstan et Ariane Espace en Guyane, les observatoires d’étoiles dans le désert de l’Atacama au Chili, au Nouveau-Mexique ou encore dans le Nevada, la base de simulation martienne dans le désert rouge de l’Utah, se font décors de cinéma où Jacques Tati croiserait Jules Verne ou Stanley Kubrick.
Texte de Vincent Fournier