On pourrait l’appeler “le dernier des Saramaka”. Plus connu sous le nom de Papa Taki, il est en effet le dernier témoin d’une période révolue où l’Approuague était peuplé de Saramaka. A la grande époque du bois de rose, ils étaient quelques 400 à vivre sur les rives de l’Approuague et seulement 4 femmes, se souvient le vieil homme.

Aujourd’hui et à plus de 90 ans, il est l’unique habitant à quelques dizaines de kilomètres à la ronde. Installé sur le moyen Approuague à la hauteur du saut* Petit Machikou, il a construit récemment un carbet en bois et en feuilles de way sur terre battue.
C’est grâce à Narcisse, son ami et ravitailleur, que nous avons pu nous rendre jusqu’à son campement à 6 heures de pirogue de Régina. Nous avons passé la journée à discuter autour du feu avec, pour fond sonore, les chants de coracines chauves et de toucans, les cris de kwatas et de singes hurleurs. Toute une aventure serions-nous tentés de dire… Mais pour Papa Taki, c’est le quotidien. Un quotidien rythmé par les rituels effectués avec toute la nonchalance due à la répétitivité des gestes : la coupe du bois, l’alimentation du feu, le ravitaillement en eau à la crique, la pêche, la préparation du poisson séché…


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