L’aménagement forestier en Guyane : une pierre d’angle de la gestion durable des forêts

Dans le cadre de la mise en œuvre d’une gestion durable des forêts publiques, l’O.N.F, établissement public gestionnaire, élabore pour chaque forêt des plans de gestion dits plans d’aménagement pour une durée de 20 à 30 ans. Ces plans d’aménagement sont fondés sur la connaissance la plus récente du milieu naturel (analyse d’images satellites, inventaires tactiques, diagnostics de terrain, inventaires naturalistes, inventaires dendrométriques en plein) et sur la connaissance des besoins socio-économiques exprimés localement au travers d’une concertation avec les utilisateurs de la forêt. L’analyse de ces éléments permet d’aboutir à la définition d’objectifs prioritaires spatialisés au sein de chaque forêt (ces espaces d’objectif sont dénommés “séries”). Les objectifs envisageables couvrent toutes les missions de la forêt : conservation stricte des milieux (séries d’intérêt écologique sans intervention humaine), protection physique des milieux (séries de protection), production durable de bois d’œuvre, d’industrie ou d’énergie dans le respect de la protection générale des milieux (séries de production), accueil du public (séries d’accueil), usage des populations tirant partiellement leur survie de la forêt (séries d’usage).

La programmation des actions, essentiellement sur les séries de production (inventaires pré-exploitation, ouverture de pistes, ouverture à l’exploitation forestière), est présentée annuellement pour l’ensemble des forêts dans un Plan Régional de Mise en Valeur Forestier quinquennal glissant. Cette globalisation permet de faire le lien entre les objectifs des aménagements sur le moyen terme et les besoins évolutifs de la Guyane sur le court terme dans le respect de la gestion durable des forêts. La mise en œuvre de ces actions se fait à l’échelle d’unités de gestion d’environ 300 ha dites “parcelles forestières”.

A la fois document de programmation et d’action, l’aménagement forestier intervient donc à plusieurs échelles de perception, contribuant tant à l’aménagement du territoire qu’à la conservation ou la valorisation du patrimoine forestier au travers des habitats et espèces qu’il renferme.

P-J. Morel – Office National des Forêts
Cartographie : O.N.F & Atelier Aymara