La caractérisation de la structure forestière des forêts tropicales est un enjeu majeur pour la gestion des forêts naturelles que les objectifs prioritaires soient l’exploitation forestière, la conservation ou l’estimation des stocks de carbone. A l’échelle régionale la structure forestière varie avec le climat et la géomorphologie. Les variations édaphiques (et notamment les régimes de drainage associés) et le stade sylvigénétique ajoutent de la variabilité à la structure des peuplements forestiers à une échelle plus locale. Classiquement les paramètres de structure forestière sont obtenus par agrégation de mesures dendrométriques individuelles (diamètre, hauteur,…). Cependant de telles pratiques sont limitées par les coûts associés voire, en forêt dense tropicale humide, par l’accessibilité au terrain. Le Lidar (Light Detection and Ranging) aéroporté qui fournit une représentation tridimensionnelle de la végétation à haute résolution spatiale (cf photo) représente donc une alternative extrêmement prometteuse pour acquérir des données de structure forestière sur des zones étendues et/ou d’accès difficile.
Une étude préliminaire associant l’IRD et le CIRAD a permis d’éprouver la capacité du signal Lidar a détecter des variations de structure forestière. Cette validation réalisée sur un échantillon de parcelles expérimentales sur une centaine d’hectares permet d’envisager une approche à l’échelle du paysage (en cours). Par ailleurs les mesures réalisées à différentes dates sur des sites témoins permettent d’accéder à des paramètres de dynamique forestière (mortalité, vitesse de cicatrisation des trouées créées par la chute des arbres) pour des surfaces impossibles à inventorier sur le terrain à un coût raisonnable.
Le programme Guyafor qui vise à évaluer les stocks de biomasse de la forêt guyanaise et ses variations spatio-temporelles devrait largement bénéficier de l’application de cette nouvelle technique à la caractérisation de la structure de la végétation.