Dans le village Saramaka de Kourou, le nom de l’association Papakaï (perroquet) est connu de tous. Depuis 1991, les membres de l’association répondent aux attentes et besoins de la population qui vit dans cette enclave bushinengue. Le leitmotiv de la structure est de fournir aux habitants des activités pour qu’ils puissent s’épanouir et entretenir un lien ténu avec le milieu ancestral, à travers ses dimensions humaine, culturelle et environnementale. Tout en favorisant la recherche d’emploi et la réinsertion sociale et professionnelle des chômeurs de longue durée. En 2010, le Mayouri pirogue entendait mettre l’accent sur la transmission des connaissances et le savoir-faire du travail du bois. Des animations de pêche traditionnelle et de fabrication de jus de canne sont proposées à des jeunes du village, comme un trait d’union entre la vie contemporaine à Kourou et l’Histoire des familles. Les membres de Papakaï définissent leur association comme un vecteur pour « resserrer les liens de la population Saramaka de Guyane et favoriser l’expression d’activités culturelles, touristiques, agricoles et sportives ». Dernier né de l’association, le projet slak-baal, équivalent du base-ball, et tout droit ramené du Suriname. Très populaire, ce sport des rues et des champs détrône parfois et de loin les matchs de football. A un détail près : il est pratiquement exclusif aux femmes, adolescentes et femmes matures confondues. Le slak-ball est né de l’imagination du peuple, de l’envie d’émancipation féminine et copie plus ou moins les règles du base-ball américain. De simples objets, un bâton artisanal et une balle de tennis font l’affaire de deux équipes de douze joueurs. Sous l’impulsion des jeunes kourouciennes qui voulaient s’occuper pendant les vacances de juillet, à moindre frais, le sport a donc franchi le Maroni et connaît depuis un bel engouement, surtout les mercredis après-midis sur le terrain de football au bord de la plage de Kourou. Outre l’occupation pendant les vacances, le slak-baal est un nouveau vecteur de rapprochement avec les cousins du Suriname. Ziliette Odang, la secrétaire de l’association y voit la chance de promouvoir le quartier : « Nous avons constaté qu’à travers ce sport nous pourrions changer la mauvaise réputation du village Saramaca, en faire un sport social ».