A l’approche de Régina, au pied des montagnes de Quartzique, l’équipe d’écologie intégrative du laboratoire de Kourou arrive pour sa mission scientifique. Il faut 4 heures de marche éreintante pour atteindre la parcelle d’étude. « En quoi consiste ton expérience sur les arbres de la forêt si tu es un entomologiste ?» lance l’un des marcheurs à l’attention de Greg, en thèse à l’UMR Ecofog de Kourou.
«Regarde ce jeune arbre de la famille des Fabaceae, ses feuilles ont été attaquées par une chenille de papillon, je vais donc prendre des mesures pour connaître la surface qui a été prélevée par cet insecte. Comme tu le vois, mes recherches portent sur l’interaction entre les arbres des forêts tropicales d’Amazonie et les insectes herbivores qui les consomment ».

Les plantes et les insectes herbivores : Une histoire vieille comme le monde

L’évolution de certains arthropodes terrestres vers un régime herbivore ou phytophage* (consommation de tissu végétal : feuilles, nectar, fruits, tiges, bois) a conduit les plantes à se défendre contre la pression de leurs attaques. Des scientifiques ont étudié les périodes durant lesquelles les communautés d’insectes ont évolué vers ce mode alimentaire. Des fossiles trouvés dans certains déserts ont montré que des feuilles, vieilles de plusieurs millions d’années, portaient déjà des marques d’insectes. La sélection naturelle, en favorisant cette relation trophique entre insectes herbivores et plantes, a ainsi contribué à la diversité actuelle de chacun de ces organismes. Cette interaction est donc particulièrement cruciale dans la structure et la composition des forêts tropicales.


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