Les savanes accueillent une biodiversité exceptionnelle. Fortement menacées en Amérique du Sud, leur rareté en Guyane et leur localisation sur le littoral en font des milieux prioritaires en termes de conservation.

Les immenses paysages de savanes africaines et la grande faune qu’ils hébergent sont immanquablement les premières images qui nous viennent à l’esprit lorsque l’on parle de savanes. S’il est vrai que les savanes couvrent plus du tiers de l’Afrique, on les trouve aussi en Australie, en Inde et en Amérique du Sud où elles occupent près de 20 % du territoire et prennent les noms de savannas, cerrados ou encore llanos.

Les savanes sont des écosystèmes herbacés pouvant parfois accueillir des arbres et arbustes plus ou moins épars. Au même titre que la forêt tropicale humide, le terme savane désigne un « biome » à part entière, c’est-à-dire un ensemble d’écosystèmes caractéristique des conditions écologiques d’un secteur géographique donné et accueillant une végétation et une faune qui y sont adaptées. Ce terme englobe donc une grande diversité de milieux : les Cerrados brésiliens ont peu de choses en commun avec nos savanes littorales mais ils correspondent tous deux à cette définition généraliste.

Outre les immenses Cerrados du centre du Brésil, on trouve 500 000 km2 de savanes au nord de l’Amazone, ce qui équivaut à six fois la Guyane. La région des Guyanes , plutôt connue pour sa forêt tropicale humide, accueille le tiers de celles-ci, soit environ 160 000 km2. La répartition de ces milieux y est étonnante : on les trouve à la fois en périphérie et au cœur de cette région. Elles couvrent de vastes territoires en Colombie et au Venezuela où elles sont connues sous le nom de Llanos. On les trouve ensuite le long du littoral du Guyana et du Suriname, de plus en plus réduites à mesure que l’on se rapproche de la Guyane où elles disparaissent à l’est de Cayenne. Elles réapparaissent enfin en Amapá sur de grandes superficies s’étendant jusqu’à l’Amazone.
Au centre de la région des Guyanes, citons la Gran Sabana au Venezuela qui se prolonge par les savanes de Rupununi au sud du Guyana et au Brésil et les savanes de Sipaliwini de part et d’autre de la frontière surinamo-brésilienne.
Parmi l’ensemble des pays de cette région, la Guyane possède les superficies de savanes les plus faibles. Le principal axe routier qui traverse la Guyane d’Est en Ouest, parcourt de nombreux paysages de savanes, ce qui pourrait faire paraître ces milieux plus communs qu’ils ne le sont. Elles ne couvrent pourtant que 260 km2 soit 0,3 % du territoire guyanais et figurent de fait, parmi les milieux les plus rares de notre département.

Des origines mal connues
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