Depuis plus de vingt ans, avec la découverte de leurs performances de plongée et de leurs trajets en mer, les éléphants de mer sont devenus une pièce maitresse de l’étude de l’océan Austral. Chaque année, à Kerguelen, plusieurs dizaines d’individus sont équipés de balises, de plus en plus diversifiées et perfectionnées, qui permettent de combiner études écologiques et océanographiques.

L’éléphant de mer du sud-est le plus grand des phoques. Il habite l’océan Austral, qui encercle le continent antarctique. Cet océan, situé entre le front océanique subtropical, au nord, et l’Antarctique, au sud, est froid, très dynamique, biologiquement très riche, et globalement pauvre en terres émergées. Les oiseaux marins, otaries et éléphants de mer en ont besoin pour leur reproduction. Ils forment alors leurs colonies sur les sites favorables des iles subantarctiques ou des littoraux sud-américain et antarctique.
La vie des éléphants de mer est réglée par leurs deux séjours terrestres : en fin d’hiver, pour la reproduction puis, en été, pour la mue. Pendant ces séjours, d’un mois chacun (deux mois pour les mâles pendant la reproduction), les éléphants de mer jeûnent et dépendent de leurs réserves, en graisse et en muscles. Ils passent le reste de l’année à parcourir l’océan Austral, à la recherche de nourriture*.
Au cours de ces voyages, longs de plusieurs milliers de kilomètres, les éléphants de mer plongent continuellement. En moyenne, ils atteignent 400 à 500 mètres de profondeur, mais ils peuvent descendre, exceptionnellement, au-delà de 2 000 mètres. Ils explorent ainsi de larges secteurs de l’océan Austral.

L’étude des éléphants de mer de Kerguelen
Suite réservée aux abonnés…