Ils ont soutenu ou combattu aux côtés des armées française puis américaine en Indochine, avant de devoir s’exiler comme réfugiés dans des camps en Thaïlande, à l’arrivée des communistes au pouvoir dans la péninsule du Sud-Est asiatique : les H’mong partagent une partie de notre Histoire contemporaine depuis la seconde moitié du XXe siècle, jusqu’en Guyane.

Je suis née au Laos, que j’ai dû fuir avec ma famille pour échapper aux persécutions de notre peuple, considéré comme traître à la patrie par le régime communiste », raconte Béatrice Lau, aujourd’hui présidente de l’Association Guyanaise pour la Mémoire H’mong (AGMH). « Nous nous sommes réfugiés temporairement en Thaïlande, avant que la France et les États-Unis ne proposent un accueil pérenne. Ma sœur a opté pour les États-Unis ; j’ai choisi la France et nos vies ont pris des chemins différents ». Cet exil, à plus de 16 000 km de leurs montagnes d’origine, s’est fait avec le concours de quelques missionnaires catholiques, dont le père Yves Bertrais, des Oblats de Marie-Immaculée, qui a vécu plus d’une vingtaine d’années au Laos avec la communauté H’mong et statué sur le choix des familles volontaires au départ depuis la Thaïlande : ont été retenues les familles vivant de l’agriculture et comptant trois générations successives présentes, à l’instar de l’organisation des villages traditionnels laotiens.
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